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Burundi : assassinat d'un autre officier de l'armée

Burundi : assassinat d'un autre officier de l'armée

Burundi

Un assassinat survenu quelques heures à peine après celui du lieutenant-colonel Darius Ikurakure. Ce dernier avait été abattu alors qu’il se trouvait à l’intérieur même de l‘état-major général de l’armée à Bujumbura.

L’officier d‘état-major, le major Didier Muhimpundu (le second officier abattu) était membre de l’ancienne armée à dominance Tutsi (minoritaire au Burundi). Selon des témoins, le major se trouvait dans un bar situé dans le centre-ville de Bujumbura.

Un haut gradé de l’armée, qui a requis l’anonymat, a fait savoir qu’ “il a reçu un coup de fil de quelqu’un qui lui a demandé de le retrouver dehors, il est sorti (et) il a été tué par balle à ce moment-là. C’est clairement un piège qui lui a été tendu.”

Cette version a été confirmée par les services de communication de l’armée burundaise ce mercredi. Les meurtres des officiers Darius Ikurakure et Didier Muhimpundu suscitent la peur et font craindre une montée de la violence dans le pays qui a connu une relative accalmie ces jours-ci.

“Ce qu’on craint le plus, c’est que le Burundi ne retombe dans un nouveau cycle d’assassinats ciblés, de représailles, comme on l’a vécu après l’attentat (début août 2015) contre le général Adolphe Nshimirimana. On semble s’y diriger tout droit”. Telle est la réaction d’un diplomate occidental en poste au Burundi, qui lui aussi a gardé l’anonymat.

Le Burundi semble être habitué aux assassinats ciblés. En effet, le général Nshimirimana, homme-clé de l’appareil sécuritaire et considéré à l‘époque comme le bras droit du président Nkurunziza, a été assassiné. Son meurtre a été suivi par celui du colonel Jean-Bikomagu, un pilier des ex-Forces armées burundaises (FAB) pendant la guerre civile. Pendant ce sanglant conflit, l’armée à dominance Tutsi était opposée aux rébellions Hutu.

Le pays sombre dans une crise d’envergure depuis l’annonce par Pierre Nkurunziza de sa candidature pour un troisième mandat en avril 2015. Il a d’ailleurs été réélu en juillet de la même année. L’opposition, la société civile et une partie de son camp l’accusent d’avoir de ce fait violé la Constitution et l’accord d’Arusha, qui a mis fin à la guerre civile qui a déchiré le Burundi entre 1993 et 2006 (300.000 morts).

Des sources affirment que la crise burundaise divise la police et l’armée de façon significative. L’accord d’Arusha préconise une répartition équitable des Hutu et des Tutsi dans les rangs des forces de l’ordre. Les Hutu représentent 85 % de la population, tandis que les Tutsi n’en sont qu‘à 14 %.

Le général Prime Niyongabo, chef d‘état-major de l’armée (victime d’une tentative de meurtre en septembre dernier) a invité, dans un communiqué, les “militaires, partout où ils se trouvent, à rester sereins, calmes et unis pour résister à toute forme de manipulation visant à détruire les Forces de défense nationale (FDN).”

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