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Nigeria : une nouvelle stratégie de lutte contre Boko Haram cause problème

Nigeria : une nouvelle stratégie de lutte contre Boko Haram cause problème

Nigéria

L’armée du Nigeria a interdit (momentanément) le commerce du bétail dans la ville de Maiduguri, pour stopper le financement du groupe islamiste Boko Haram. Une mesure qui met à mal les populations, qui vivent de ce commerce.

Après l’interdiction de la vente de bétail dans la ville de Maiduguri dans le nord nigérian par l’armée pour lutter contre le financement du groupe Boko Haram, les populations, à majorité musulmanes, éprouvent des difficultés économiques.

La fermeture du marché au bétail de Maiduguri (l’un des plus grands d’Afrique) a entraîné un fort taux de chômage. Les commerçants se retrouvent sans activité.

“En raison de la situation actuelle, la demande de viande est très élevée, les gens se rabattent vers le poisson, parce que nous ne sommes pas autorisés à commercialiser la viande bovine”, a déclaré Musa Abdullah, un résident de Maiduguri.

Une activité pratiquée par des millions de personnes ; la plupart étant des déplacés de guerre ayant fui les exactions de Boko Haram.

Fragiliser Boko Haram

Les autorités ont déclaré avoir eu recours à cette méthode qui s’avérait être le principal moyen de revenus et de financements de la secte. Les membres finançaient leurs activités grâce au vol de bétail (bovin, notamment) pour nourrir les combattants terroristes. Un bétail revendu à 20.000 nairas (100 dollars US) l’unité, soit le quart du prix habituel. Ajoutés à cela, les prises d’otages libérés contre rançons et les braquages de banques.

Le groupe djihadiste est désormais allié aux combattants du groupe État islamique (EI), qui contrôlent une grande partie de l’Irak et de la Syrie. Ses membres opèrent grâce à des méthodes similaires à celles de l’EI : attentats-suicides contre des civils, exécutions sommaires…

Une mesure qui met en difficulté Boko Haram, selon les autorités de l‘État de Borno. Les membres de la secte éprouvent de plus en plus de mal à s’approvisionner. Et les combats avec l’armée les ont davantage affaiblis. Plus de 70 d’entre eux ont déserté les rangs de la secte, pour se rendre aux autorités.

La fermeture du marché a perturbé l’approvisionnement en viande de bœuf dans la ville et dans tout l‘État de Borno. Le marché reste cependant ouvert aux autres commerces ; une décision du gouverneur de l‘État, Kashim Shettima, qui a cependant maintenu l’interdiction de la commercialisation du bétail, au moins pour les deux prochaines semaines. Cela, afin d’identifier et faire enregistrer de potentiels commerçants (désignés ou avérés).

Les autorités envisagent de mener des campagnes de distribution de nourriture (viande) et de trouver des emplois pour les jeunes. Des options qui restent tout de même limitées, au vu de la chute des coûts mondiaux du pétrole. Ce qui aura eu pour conséquence de ralentir le développement de cette partie du pays, contrairement au sud.

Face aux défis

L’interdiction temporaire de la vente de bétail a causé une inflation de son prix. Il est passé à 120.000 nairas (environ 600 dollars US) l’unité.

“La plupart des bovins étaient élevés dans les villages et maintenant les militaires restreignent leur commerce. Plus de 300 à 400 bovins sont morts, en raison des problèmes de sécurité. Nous voulons que le gouvernement fasse quelque chose”, a déploré Umaru Ali, boucher de profession.

“Ils (les militants) ont volé mes propres vaches et celles de mon frère Yakubu Al-hajji. Tout le monde ici a été volé. Quand on les poursuit, ils s’enfuient dans la brousse et de nuit”, a fustigé Daho Dida, commerçant de bétail.

La ville de Maiduguri desserre et alimente plusieurs pays en viande, notamment le Cameroun, le Tchad et le Niger. Des pays dont les frontières ont été fermées suite aux exactions de la secte Boko Haram.

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