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Kenya : les employés de la société de transport urbain Uber menacés

Kenya : les employés de la société de transport urbain Uber menacés

Kenya

La société de réservation internationale de taxis en ligne, Uber, s’est installée au Kenya. Elle compte révolutionner le milieu du transport urbain en Afrique grâce à l’utilisation de smartphones pour repérer ses clients. Toutefois, l’entreprise doit faire face aux menaces de plus en plus insistantes dont sont victimes ses employés.

Ruth Kagiri est une Kényane de vingt-cinq ans. Elle a signé un contrat en tant qu’employée de la société américaine Uber, installée à Nairobi il y a un peu plus d’un mois.

Avec un rendement de 400 dollars US par semaine, elle a pu obtenir un permis de conduire grâce à ses économies et avec l’aide de son père, en exerçant en tant que chauffeur de taxi. Le travail de Ruth n’est pas de tout repos ; la jeune femme subit des agressions au quotidien, en particulier dans la nuit.

“Je ne crains pas. Quoi qu’il arrive, je dois travailler le vendredi soir, je dois travailler le samedi soir et je le fais toute la nuit jusqu’au matin. Je ne peux pas vraiment me permettre de vivre dans la peur, ceci est mon travail. Je n‘élimine pas la question de sécurité, je dois juste essayer d‘être très vigilante”, a-t-elle déclaré.

Ruth Kagiri fait face à plusieurs défis ; non seulement en tant que chauffeur femme, mais aussi en tant qu’employée d’Uber. Les employés de la société sont agressés quotidiennement par des personnes qui restent, malgré les efforts des services de sécurité, non identifiées. Les employés d’Uber reçoivent des menaces de plus en plus croissantes et violentes.

La police kényane a reconnu avoir reçu plusieurs ‘‘plaintes d’Uber’‘ pour harcèlement et agression, et prend l’affaire ‘‘très au sérieux’‘, selon un porte-parole. Le ministère de l’Intérieur a mis en garde les responsables de ces attaques, prévenant que ‘‘des actes aussi barbares ne seront pas tolérés’‘.

Une expansion qui dérange

L’expansion en Afrique d’Uber inquiète certains milieux. Après le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Kenya, le Maroc et l’Egypte, la société de transport en ligne va s’installer en Tanzanie, en Ouganda et au Ghana cette année.

Cette expansion se heurte cependant à l’opposition des chauffeurs de taxis locaux, qui accusent la société américaine de concurrence déloyale ; la société applique des tarifs relativement bas.

En févier dernier, les chauffeurs de taxi avaient lancé un ultimatum au gouvernement kényan, lui donnant une semaine pour résilier la licence d’exploitation d’Uber. Faute de quoi, ils menaçaient de paralyser le transport routier. Une exigence à laquelle le gouvernement ne se sera pas plié, préférant élaborer de nouvelles lois sur la réglementation des exploitants de taxis en ligne.

En Afrique du Sud, l’année dernière, la ville du Cap a obligé les chauffeurs de l’enseigne américaine à se faire enregistrer et à posséder une licence similaire à celle des taxis-compteurs. Une mesure prise pour tenter de calmer la grogne des chauffeurs traditionnels.

Alon Lits, le directeur général d’Uber pour l’Afrique subsaharienne, s’est félicité du recrutement des locaux ; selon lui, c’est un élément clé pour une rapide extension sur le continent, générateur d’emplois.

“Je pense en termes de stratégie d’expansion à travers le continent, je pense que nous aurons un meilleur rendement en nous engageant avec les opérateurs à qui nous montrons comment la technologie fonctionne. Il y a un grand nombre de taxis d’opérateurs réunis en plate-forme en Afrique du Sud, un nombre croissant au Kenya, et un nombre croissant au Nigeria.”, a dit Alon Lits.

Et malgré la fidélité de certains clients de ces ‘‘taxis’‘ usuels, Uber s’est emparé d’une grande partie du marché. Joseph Gitau, chauffeur de taxi depuis près de trente ans et ses collègues, se sont réunis en association dans le but d’ouvrir leur propre plate-forme mobile.

“Que cela nous plaise ou non, il semble que nous devons adopter la technologie que vous voyez … Parce que vous êtes d’accord avec moi que quand vous n’avez pas la technologie, vous réalisez que vous ne pouvez pas gagner de combat. Nous ne pouvons pas lutter contre les opérateurs Uber dans nos rues’‘, a-t-il dit.

En attendant, les clients ont un large éventail de choix sur les différentes options proposées.

Né de la fusion de deux entreprises en 2010, Uber a su s’implanter et s’imposer dans le monde du transport urbain. Il est aujourd’hui présent dans plus de 300 villes à travers la planète.

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