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Côte d'Ivoire : la France promet une coopération renforcée après l'attaque de dimanche

Côte d'Ivoire : la France promet une coopération renforcée après l'attaque de dimanche

Côte d'Ivoire

Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve, respectivement ministres français des Affaires étrangères et de l’Intérieur, ont annoncé mardi à Abidjan une coopération renforcée en matière de lutte anti-terroriste entre la France et les pays de la région ouest africaine, deux jours après l’attentat qui a fait 18 morts dans une station balnéaire en Côte d’Ivoire.

Au sortir de l’entretien entre les trois hommes, il ressort un renfoncement de la coopération entre Paris et les pays de la région.

“Nous devons renforcer notre coopération pour que les terroristes n’aient aucune chance”, a affirmé le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault.

Bernard Cazeneuve a annoncé le positionnement d’une dizaine d’hommes du GIGN, une unité d’élite d’intervention de la gendarmerie française, à Ouagadougou, au Burkina Faso voisin, afin d‘épauler les forces de la région en cas d’attaque, n’excluant pas que ces hommes, outre un travail de conseil, interviennent directement.

Le ministre de l’Intérieur a également souligné l’importance de soutenir la police scientifique, le travail sur les lieux de crime post-attentat étant selon lui est vital pour faire avancer les enquêtes.

Le président français François Hollande avait promis dimanche “d’intensifier la coopération” de Paris avec les pays visés par le terrorisme, alors que quatre Français ont péri dans l’attaque perpétrée en Côte d’Ivoire.

Les présidents béninois Thomas Boni Yayi et togolais Faure Gnassingbé, également venus à Abidjan en signe de solidarité, ont appelé à une riposte régionale et internationale contre la menace jihadiste.

“Le terrorisme ne se combat pas seul (…) il y a des réponses nationales qui ont leur importance, mais elles doivent être complétées et amplifiées par une réponse régionale et internationale”, a affirmé le président togolais.

“Le phénomène du terrorisme relève de la compétence internationale”, a renchéri son homologue béninois.

À Abidjan, MM. Ayrault et Cazeneuve se sont réunis avec les ministres ivoiriens chargés de la sécurité, Alain-Richard Donwahi (Défense) et Hamed Bakayoko (Intérieur).

Après avoir rencontré des Français résidant en Côte d’Ivoire, les deux ministres se sont rendus au chevet de blessés avant d’aller se recueillir sur les lieux de l’attaque, à Grand-Bassam, une zone touristique prisée par les expatriés.

L’enquête continue

Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a revendiqué l’attaque de dimanche, a annoncé dans un nouveau communiqué diffusé dans la nuit de lundi à mardi que cette tuerie était une réponse à l’opération Barkhane menée par la France contre les groupes jihadistes au Sahel.

L’organisation jihadiste affirme qu’elle a visé, et visera encore la France “et ses intérêts dans les pays participant aux opérations Serval et Barkhane”, selon SITE, le centre de surveillance des sites internet islamistes.

L’organisation a déjà revendiqué les attentats de Bamako (20 morts dont 14 étrangers le 20 novembre 2015) et Ouagadougou (20 morts le 15 janvier), qui avaient visé des lieux fréquentés par les étrangers.

Aqmi menace également directement la Côte d’Ivoire “et tous les Etats impliqués et participant à l’alliance avec la France” dans ces opérations anti-jihadistes. Abidjan a aussi été visé pour avoir livré quatre membres d’Aqmi aux autorités maliennes, selon le communiqué.

La Côte d’Ivoire est un allié historique de la France en Afrique. Abidjan participe à la force de l’ONU déployée au Mali (Minusma) et près de 600 militaires français sont stationnés dans quatre bases dans les environs d’Abidjan. Une grosse partie de ces troupes sont chargées des opérations de logistique pour Barkhane.

“Ce n’est pas la communauté française qui va quitter le pays à cause d’un attentat”, assure Martine Ducolombier, présidente de l’Union des Français à l‘étranger, faisant allusion aux années particulièrement difficiles vécues lors de la crise ivoirienne. Toutefois, “on se fait un peu de souci pour ceux qui ont des restaurants ou des magasins”, ajoute-t-elle.

Sur le terrain, l’enquête et le ratissage continuent, a confié à l’AFP le ministre de l’Intérieur ivoirien Hamed Bakayoko. “On a notamment fait des recherches dans une plantation (près de Grand-Bassam). Ces recherches ont été infructueuses. Il faut être transparent. On veut être sûr” qu’il n’y n’a pas plus de jihadistes que les trois assaillants tués, a ajouté le ministre.

Les forces de l’ordre recherchent aussi des “complicités”, a-t-il précisé : “pour une opération comme ça, il y a souvent un logisticien, un repérage qui est fait”.

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