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Soudan du Sud : le rapport de l'ONU qui accable le gouvernement

Soudan du Sud : le rapport de l'ONU qui accable le gouvernement

Sud-Soudan

De terribles abus ainsi que de violentes répressions de la liberté d’expression sont au cœur du nouveau rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme, sur le Soudan du Sud. Des allégations qui accablent largement le gouvernement sud-soudanais.

Ce vendredi, la branche humanitaire de l’ONU (Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme) a dévoilé les résultats des enquêtes de son équipe d’évaluation déployée au Soudna du Sud d’octobre 2015 à janvier 2016. Ces enquêtes concernent les conditions humanitaires des civils dans la crise que connaît ce pays. Ce sont plus de 1 300 cas de viol, « décrits avec des détails épouvantables et dévastateurs », qui ont été enregistrés pour la seule année 2015. Des agressions uniquement recensées dans le riche État pétrolier de l’Unité, mais qui ne pourraient représenter « qu’un aperçu de leur chiffre réel » selon Zeid Ra’ad Al Hussein, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme.

Tout comme Amnesty International qui a également livré son rapport 2015 sur cette grave crise qui secoue le plus jeune État du monde, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme évoque des civils assassinés, asphyxiés dans des conteneurs, brûlés vifs, tués par balles ou encore pendus. Des victimes de viols, parmi lesquelles des mineures au moment des faits, ont témoigné avoir été violées par au moins une dizaine de soldats, souvent devant leurs enfants ; certaines étant souvent obligées d‘épouser leurs bourreaux, de garder les grossesses issues de ces actes, ou pire, de vivre pour toujours avec le secret du viol pour éviter les discriminations dans leur entourage.

Les voix critiques ont également fait les frais de la guerre au Soudan du Sud. L’ONU a découvert qu’en 2015, au moins sept journalistes ont été tués et de nombreux militants arrêtés. « Des activistes de la société civile, des défenseurs de droits de l’Homme, des travailleurs humanitaires, des journalistes, des membres de la presse écrite, et même des membres de l’ONU ont fait l’objet de menaces, d’intimidation, de harcèlement, de détention et, dans certains cas, ont été tués par le gouvernement (…) au moins 13 travailleurs humanitaires ont été tués dans le seul Etat d’Unité », révèle le rapport.

>>> LIRE AUSSI : Soudan du Sud : 60 personnes mortes asphyxiées en 2015, Amnesty dénonce un crime de guerre

Le gouvernement au ban des accusés

Des atrocités que les Nations unies attribuent, en grande partie, aux forces gouvernementales SPLA et aux milices qui leur sont affiliées, étant donné l’affaiblissement des forces d’opposition. Pour Zeid Ra’ad Al Hussein, « il s’agit d’une situation des droits de l’Homme parmi les plus horribles dans le monde ».

Indépendant du Soudan depuis juillet 2011, le Soudan du Sud a sombré dans une guerre particulièrement sanglante en décembre 2013, née des dissensions entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar.

Au début du mois de mars 2016, l’ONU annonçait 50.000 victimes dans ce conflit. Mais certaines organisations estiment que ce chiffre – uniquement relatif aux victimes directes – pourrait monter en flèche si l’on tient compte des retombées indirectes comme les morts dues à la famine, les atrocités à grande échelle, les morts dues à l’absence de soins, etc.

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