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Nigeria : un éditeur de presse aux mains de la police

Nigeria : un éditeur de presse aux mains de la police

Nigéria

Yomi Olomofe est détenu par la police nigériane depuis hier jeudi. Il est accusé d’agression et de tentative d’extorsion de fonds.

Les faits remontent à juin 2015. Yomi Olomofe, qui publiait le magazine communautaire mensuel Premier Magazine et Mc Dominic Nkpemenyie, correspondant pour le compte du Tide Journal (un journal financé par le gouvernement nigérian), révélaient la complicité présumée d’agents des douanes. Ces derniers seraient, selon les deux journalistes, trempés dans une affaire de contrebande à Seme, à la frontière entre le Nigeria et le Bénin.

Le 25 de ce mois-là (juin 2015), Yomi Olomofe et Mc Dominic Nkpemenyie, qui enquêtaient sur les magouilles supposées des douaniers de Seme, ont été agressés par 15 hommes, aux dires d’Olomofe. Il affirme qu’il a été frappé au visage et sur une grande partie de son corps à coups de poing et avec des bâtons, jusqu‘à ce qu’il perde connaissance.

Le 30 juin de la même année, une plainte a été déposée par M. Olomofe auprès du commissaire de police de l’Etat de Lagos et le 1er juillet qui a suivi, une autre (plainte) a été enregistrée auprès de l’inspecteur général de police. L‘éditeur affirmait avoir fermement identifié ses agresseurs, ainsi que les douaniers présents le jour de son agression, qui n‘étaient pas intervenus pour lui porter secours.

Les bourreaux présumés seraient-ils devenus les victimes?

Mais les agresseurs présumés de M. Olomofe ont eux aussi porté plainte à la police, en octobre 2015. Ils l’ont accusé de les avoir agressés et tenté de leur extorquer de l’argent. Ces accusations ont été rejetées par l‘éditeur, qui a été arrêté ce jeudi, en début de soirée.

Un officier de police du Département de la Criminal Investigation (SCID) de l’Etat de Lagos, qui s’est présenté sous le nom d’emprunt d’Aminu (et qui a été contacté le 8 mars dernier par le CPJ, le Commimtee to Protect Journalists) a mentionné qu’il avait à maintes reprises invité les douaniers cités dans cette affaire, à venir s’expliquer, en vain. Aucun d’entre eux n’a répondu à ses injonctions. « Ce sont des officiers et je ne peux pas les arrêter. » , a fait savoir l’officier de police.

La police nigériane reste intransigeante sur le dossier Olomofe

Le SCID a laissé entendre que l’ordre lui a été donné de passer le dossier Olomofe au Département des enquêtes criminelles (FCID), situé à Alagbon, dans l’Etat de Lagos, où est détenu l‘éditeur de presse. Dolapo Badmus, le porte-ârole de la police de l’Etat de Lagos, a fait savoir au CPJ que la police d’Abuja a autorité sur le FCID, mais pas sur celle de l’Etat de Lagos. Quant au porte-parole du FCID, il n’a pas pu être joint par la presse pour d‘éventuels commentaires.

Deji Elumoye, le président de l’Union des journalistes du Nigeria pour l’Etat de Lagos a mentionné que la police d’Alagbon a refusé d’accorder à M. Olofome la liberté sous caution ce vendredi. Il a aussi ajouté que les représentants de l’Union des journalistes n’ont pas pu le voir dans le cadre de sa garde à vue.

En janvier dernier, Yomi Olomofe et l’Union des journalistes nigérians de l’Etat de Lagos avaient déposé une plainte contre les agresseurs du premier cité et contre les service des douanes. Le but étant d’obtenir réparation.

Pour le CPJ, qui a fait savoir sa position ce vendredi, les autorités nigérianes doivent immédiatement libérer l‘éditeur du magazine, sous caution.

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