Côte d'Ivoire : violents affrontements entre les FRCI et les populations à Assuéfry

Une affaire de trafic de noix de cajou avec le Ghana a tourné à l’affrontement sanglant entre FRCI (Forces républicaines de Côte d’Ivoire) et populations d’Assuéfry (Bondoukou, à l’Est).

Les faits se sont déroulés le mardi dernier. Tout a commencé dans la nuit de lundi à mardi, pour être plus précis (d’autres sources parlent du début d’après-midi de mardi). Plusieurs tonnes de noix de cajou, qui seraient illégalement transportées de la Côte d’Ivoire vers le Ghana voisin, ont été saisies par les FRCI dans la commune d’Assuéfry. Cette cargaison ferait partie d’un juteux trafic d’anacarde avec le Ghana. Notons que les usines implantées dans ce pays souffrent d’une grave pénurie de matière première.

Mais la saisie de la marchandise supposée illégalement transportée a débouché sur un violent affrontement entre les FRCI et les populations de la commune d’Assuéfry. Bilan : une femme et un élève tués et 19 blessés.

Les Ministres Alain Richard Donwahi (Défense) et Adjoumani Kobenan Kouassi (Ressources animales) ont été dépêchés sur les lieux, dans le but de calmer les esprits. Mais ces personnalités auraient été refoulées par la foule, qui a vigoureusement exprimé sa colère à l’encontre des autorités.

En plus des pertes en vies humaines et des blessés, les dégâts matériels sont nombreux. Des incendies de motos et de scooters et des pillages sont à noter. La voiture du préfet qui conduisait les deux ministres a même été prise à partie par les populations en furie et les deux ministres ont dû quitter les lieux précipitamment.

Le calme est revenu, mais la tension est encore présente. Cet affrontement entre populations et FRCI n‘était pas le premier du genre à Assuéfry. En 2014 déjà, un convoi d’anacardes avait été stoppé à la frontière Ghana-Côte d’Ivoire, par les mêmes FRCI. Ce qui avait donné lieu à des frictions.

Le trafic de marchandises entre le Ghana et la Côte d’Ivoire constitue une très importante source financière pour certains des habitants de l’Est de la Côte d’Ivoire, qui visiblement, ne sont pas prêts à y mettre fin.