Tunisie : 36 djihadistes tués après une attaque près de la frontière libyenne

Le gouvernement tunisien annonce avoir “remporté une bataille” contre les djihadistes. Le Premier ministre Habib Essid a confirmé la mort de 36 miliciens lundi, suite à une attaque sur des postes de sécurité nationale près de la frontière libyenne.

Une cinquantaine de djihadistes ont attaqué à l’aube une caserne de l’armée, un poste de police et un bâtiment de la garde nationale à Ben Guerdane, a déclaré le Premier ministre lors d’une conférence de presse.

Six membres de la garde nationale, deux policiers, un fonctionnaire des douanes et un soldat ont péri après que les extrémistes ont assiégé les postes de sécurité.

Le bilan définitif donné par les autorités a été porté à 55 morts, dont 36 djihadistes, 12 responsables de la sécurité, et sept civils.

“Ils (les djihadistes) ont compris que la Tunisie n‘était pas facile, que ce n‘était pas une promenade (de santé) d‘établir un émirat à Ben Guerdane”, a-t-il ajouté. La veille, le Premier ministre avait déclaré que le groupe État islamique (EI) avait pour but d’instaurer un califat dans cette ville de 60.000 habitants.

L’attaque de Ben Guerdane avait entrainé l’instauration d’un couvre-feu nocturne par Tunis. Des troupes ont par ailleurs été déployées à travers la ville pour tenter de repousser d’autres miliciens qui se seraient éparpillés dans la zone.

Dans une déclaration publiée sur le site du gouvernement, les autorités ont affirmé que le calme était rétabli dans la ville frontalière ; une version qui contredit toutefois des témoignages de riverains évoquant des tirs sporadiques tout au long de la journée.

Ces attaques simultanées contre des installations sécuritaires interviennent moins d’une semaine après de premiers heurts armés dans cette même région, lors desquels cinq “terroristes” avaient été tués.

La Tunisie en proie à de récurrentes attaques de djihadistes présumés, lutte pour empêcher un grand nombre de ses ressortissants qui ont rejoint l’EI en Libye, de mener des attaques sur son territoire. En réponse à l’infiltration de ces militants, les autorités ont ordonné la construction d’une barrière de 200 kilomètres qui s‘étend sur la moitié de sa frontière avec la Libye.

Suite à la chute de Mouammar Kadhafi en Libye, l’absence de véritables institutions représentatives du pouvoir à l‘échelle nationale a permis la prolifération des mouvances djihadistes, y compris dans la zone de Sabratha, entre Tripoli et la frontière tunisienne.

De son côté, la Tunisie fait, depuis sa révolution en 2011, face à l’essor de factions extrémistes responsables de la mort de dizaines de policiers et de soldats ainsi que de touristes.