Cameroun
La dette globale des sociétés parapubliques préocupe le gouvernement camerounais qui a arrêté plusieurs mesures (dernier conseil de cabinet du 25 février 2013). L’une d’entre elles consistant à amener ces entreprises à recourir de moins en moins aux subventions de L‘État.
Le dernier rapport du Fonds Monétaire International est revenu sur la situation (catastrophique) des dix-sept plus importantes entreprises à capitaux mixtes du Cameroun. Ledit rapport fait état d’une dette globale de l’ordre de 1840,3 milliards de F cfa (2013) à laquelle il faut ajouter 329,4 milliards de Fcfa d’arriérés. Un niveau d’endettement qui représentait 12,5 % du produit intérieur brut (PIB) du pays (6,1 % en 2013).
Ces entreprises sélectionnées ont réalisé des performances financières plutôt faibles en 2013 malgré les subventions de 101 milliards de Fcfa. Un chiffre d’affaires global estimé à 1261 milliards et un résultat net global déficitaire : 28,1 milliards de F CFA. Des indicateurs qui suffisent, à eux seuls, à mettre une entreprise privée en redressement judiciaire : le ratio global dette sur actifs représentant jusqu‘à 80 % du coefficient pour certaines d’entre elles.
Le chef du gouvernement (Philémon Yang) a recommandé l’actualisation de la loi n° 99/016 du 22 décembre 1999 portant statut général des établissements publics et des entreprises du secteur public et parapublic . Un texte jugé ‘‘ambitieux ‘‘pour certains économistes qui exige des entreprises de publier leurs comptes et d’adopter des règles managériales propres au droit (OHADA).
Un rappel à l’ordre qui arrive alors que le gouvernement du Cameroun ‘‘serait’‘ en train de préparer un nouveau plan de privatisation. Plusieurs indices appuient d’ailleurs cette hypothèse, notamment la grande campagne d’investissement boursier lancée en fin 2015 et qui visait à récolter 100 milliards de F cfa de recettes du processus de privatisation.
Il n’est cependant pas, excluent ‘‘économistes’‘, que la Douala Stock Exchange (DSX marché officiel des valeurs mobilières du Cameroun) apporte des surprises en 2016 avec l’annonce de nouvelles introductions. Une information positive dans la décision du gouvernement de prolonger de trois ans, les mesures législatives accordant des avantages fiscaux aux entreprises qui s’introduisent en bourse. Une mesure qui pourrait s’avérer très utile, si le gouvernement décide réellement de ne plus subventionner directement ces entreprises.
Le pas sera pourtant difficile à franchir, car cela supposera un changement dans les modes de gouvernance et une plus grande transparence dans la gestion de ces entreprises.
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