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L'opposition maintient la pression sur Jacob Zuma

Afrique du Sud

La pression ne faiblit pas pour Jacob Zuma. Le président sud-africain est visé par une nouvelle motion de défiance au Parlement et par la réouverture possible de poursuite dans une vieille affaire de corruption.

Les temps sont durs pour Jacob Zuma, plus que jamais sous pression. Alors qu’il est menacé par la réouverture de poursuites dans une vieille affaire de corruption, le président sud-africain doit faire face à la volonté de l’opposition de le chasser du pouvoir. Même si le Parlement a rejeté ce mardi une motion de défiance initiée par l’Alliance démocratique (DA), principal parti de l’opposition, qui dénonce une « gestion de l‘économie » sud-africaine par le chef de l‘État, la pression reste toujours intense autour du président. « Il est de notoriété publique que sous la présidence de Jacob Zuma, notre pays se trouve plongé dans une spirale du déclin, à un rythme alarmant », a affirmé le leader du DA, Mmusi Maimane, dans un communiqué repris par l’AFP.

Mais dans un Parlement dominé par le parti du président, majoritaire avec 62 % des sièges, cette nouvelle motion de défiance n’avait aucune chance de passer, comme ce fut le cas de la première rejetée en septembre 2015. À l’origine de ce tourbillon, la décision de Jacob Zuma de limoger son expérimenté et respecté ministre des Finances Nhlanhla Nene, pour le remplacer par un novice, David van Rooyen. Un changement qui avait largement contribué à la chute du rand, la devise sud-africaine. L’affolement des marchés l’avait alors contraint de nommer Pravin Gordhan, qui avait déjà occupé ce poste de 2009 à 2014, pour tenter ainsi de reprendre la main. En quatre jours, l’Afrique du Sud avait connu trois ministres des Finances. Une première dans le pays et peut-être dans le monde.

La DA agite une vieille histoire de corruption

Déjà fragilisé par l’affaire de sa résidence privée, financée avec l’argent public et sur laquelle la Cour constitutionnelle sud-africaine doit prochainement donner son avis, Jacob Zuma voit les problèmes s’accumuler. La justice sud-africaine serait sur le point de mettre à jour une vieille affaire de corruption qui l’embarrasse depuis près de dix ans. Mardi, en effet, la DA a présenté devant un tribunal de Pretoria ses arguments pour réengager des poursuites à l’encontre du chef de l‘État dans ce scandale. L’affaire remonte à décembre 2007 avec l’inculpation de Jacob Zuma pour corruption, racket et fraude fiscale au mois de décembre, quelques jours seulement après avoir pris la tête de l’ANC. Il était soupçonné d’avoir sollicité des pots-de-vin pour l’attribution d’un marché public d’armement de plusieurs millions de dollars.

Un président fragilisé

Toutes ces affaires qui secouent le deuxième mandat du président sud-africain ont sérieusement terni sa crédibilité. De plus en plus contesté même au sein de son parti, l’ANC, Jacob Zuma semble plus que jamais fragilisé. « Zuma a déjà été sous pression dans le passé, mais cette fois-ci, cela vient de plusieurs fronts. On est vraiment dans une situation sans précédent », a déclaré à l’AFP Susan Booysen, professeur à l’université sud-africaine du Wits et auteure de plusieurs livres sur l’ANC. À cette pression s’ajoutent les dissensions entre lui et son parti, notamment avec le puissant secrétaire général, Gwede Mantashe, qui a apporté son soutien au ministre des Finances Pravin Gordhan, qui s‘était plaint d’avoir reçu des « intimidations » de la part des Hawks, l’unité d‘élite de la police. « Avoir Gordhan qui est un homme intransigeant à ce poste dérange Zuma et ses réseaux », estime Judith February, chercheur à l’Institut des études de sécurité (ISS). « L’ANC est profondément divisée, mais Jacob Zuma va exploiter ces divisions pour se protéger. C’est un stratège et nous n’avons pas atteint le point où il pourrait être destitué », croit toutefois Judith February.

Les remous au sein de l’ANC et les déboires du chef de l‘État pourraient profiter à l’opposition aux élections locales prévues cette année. La bataille s’annonce compliquée pour Jacob Zuma et ses partisans qui sont notamment menacés dans des grandes villes comme Port Elizabeth (sud) et Pretoria. Quant à Jacob Zuma, son mandat à la tête de l’Afrique du Sud doit s’achever en 2019. Mais, dès 2017, l’ANC élira un nouveau président pour le parti.

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