Cameroun
Ahmed Abba, le correspondant de RFI (Radio France International) en langue Hausa, a comparu devant la justice militaire ce lundi.
Interpellé en juillet dernier, Ahmed Abba a comparu devant le tribunal militaire de Yaoundé pour la première fois depuis son incarcération. Il est accusé de « complicité de terrorisme ». Les avocats de M. Abba ont crié à la violation des droits de leur client, citant quatre « violations graves » des règles de procédure et sollicitant l’annulation pure et simple du procès. Ce qui a provoqué le report du procès au 28 mars prochain, pour permettre aux juges de statuer sur les affirmations des avocats de l’accusé.
Il est reproché au correspondant de RFI des faits de « complicité de terrorisme et non-dénonciation des actes de terrorisme ». Pour être plus précis, les autorités camerounaises le soupçonnent d‘être le complice de deux membres de la secte islamiste nigériane Boko Haram. Cette secte mène des incursions meurtrières sur le sol camerounais. Pour le ministère public du Cameroun, M. Abba a « manqué d’avertir » les autorités, alors qu’il était au fait des activités de Boko Haram. Il est reproché au correspondant de RFI des faits de « complicité de terrorisme et non-dénonciation des actes de terrorisme. » Les avocats d’Ahmed Abba ont brandi la thèse de la « détention arbitraire et illégale ».
Le correspondant de RFI a été arrêté le 30 juillet dernier à Maroua, chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun et théâtre d’attaques attribuées à la secte Boko Haram, du tristement célèbre Abubakar Shekau. Après son arrestation, Ahmed Abba a été transféré à Yaoundé et détenu « dans le secret total et absolu » à la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE, renseignements), aux dires de ses avocats. Ces derniers soutiennent que leur client n’a eu aucun contact avec sa famille ni ses avocats durant sa période de détention.
La législation anti-terroriste stipule que la garde à vue d’un individu fasse l’objet de prolongation au bout de 15 jours. Celle de M. Abba a débuté le 13 novembre de l’année dernière et n’a pas été prolongée. Ce que déplorent ses avocats, qui ont ajouté que leur client a subi des « sévices corporels » et des « tortures » durant sa détention à la DGRE.
Un de ses avocats a même laissé entendre ceci : « Lorsque je suis allé lui rendre visite à la prison, il était embastillé et enchaîné comme à Guantanamo. »
Le commissaire du gouvernement, qui a demandé aux juges de rejeter les déclarations de la défense, celles-ci sont « impertinentes. »
Rendez-vous le 28 mars prochain, pour savoir si oui ou non le procès sera annulé.
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