Niger : les électeurs repartiront aux urnes

L’opposant nigérien Hama Amadou a fait s‘écrouler comme un château de cartes la prédiction du président Issoufou Mahamadou qui annonçait un “KO” au premier tour du scrutin présidentiel.

Si la proclamation des résultats de la présidentielle a donné lieu à des scènes de liesse dans un des sièges de l’opposition, selon les images d’une télévision locale, on ne verra pas comment Hama Amadou a réagi en apprenant vendredi qu’il irait au second tour pour affronter le président Issoufou dans un duel final.

Mais on subodore que cette deuxième place a dû le conforter dans l’idée qu’il avait eu raison de se porter candidat pour le scrutin du 21 février. > #Niger Issoufou 48% vs Amadou17%(de sa prison) au 2ème tour. Me rappelle presque le cas Diallo vs Condé en Guinée.Amadou possible vainqueur?

— Ramada Ndiaye (@RamadaNdiaye) February 27, 2016

Cet opposant farouche du chef de l‘État sortant n’a pas eu besoin de sortir de sa cellule pour convaincre un certain nombre de Nigériens de voter pour lui et sans doute avait-il déja réussi le pari de les rallier à sa cause: il est un prisonnier politique et pas de droit commun comme le gouvernement le répète.

Le palais présidentiel, il n’y est pas encore, il n’y entrera peut-être jamais, mais contraindre le président Issoufou à repartir sur la route de la séduction à travers une nouvelle campagne électorale est incontestablement une petite victoire.

La coalition de l’opposition, la COPA 2016, s’en est d’ailleurs félicitée puisque pour elle, il n‘était pas acquis d’aller au second tour.

Le début des tractations ne devrait pas tarder et le jeu des alliances va être plus décisif que jamais. Les perdants s‘étaient engagés à soutenir le mieux placé en cas de nouveau scrutin, et à fortiori Amadou pourra bénéficier d’un report de voix.

Mais le pouvoir en place n’a pas dit son dernier mot.

“La vérité c’est que nous sommes en ballotage extrêmement favorable”, a souligné le ministre de l’Intérieur Hassoumi Massaoudou.