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Erythrée : le service national prolongé pousse les jeunes à l'exil

Erythrée

Le gouvernement érythréen maintient le prolongement du service national malgré l’exil massif des jeunes.

Introduit en 1994 en Erythrée, le service national était censé durer dix-huit mois, pour les personnes âgées de dix-huit à quarante-cinq ans. Mais cette durée a été prolongée par les autorités, gardant ainsi des citoyens contre leur gré dans l’armée. Aucun programme de démobilisation n’a été mis en place. La situation s’est aggravée avec la guerre dévastatrice qui a opposé l’Erythrée à l’Ethiopie de 1998 à 2000. Les conscrits devaient participer au Programme de reconstruction nationale lancé en 2002.

Pour s’extraire de ce piège, plusieurs conscrits ont déserté le service et ont opté pour l’exil afin d‘échapper aux autorités qui considèrent toute désertion comme une trahison.

“J’ai quitté l‘Érythrée à cause du régime en général, mais je suis parti particulièrement, parce que j‘étais dans l’armée pendant trois ans. Je voyais qu’ils n’avaient pas la volonté de me libérer alors que le service national était censé duré dix-huit mois. En plus, nous étions mal traités.Je lavais les habits et je préparais pour les commandants”, a témoigné Tsige Gabrehiwist, une migrante Érythréene.

Selon une commission d’enquête des Nations Unies, ils sont 5 000 chaque mois à fuir l’Erythrée pour échapper à la répression du pouvoir. Un véritable exode des jeunes. Des mineurs se rendent à pied dans d’autres pays, seuls et souvent sans en informer leurs parents. Ils craignent de devoir consacrer leur vie à un travail forcé.

C’est la troisième population, après les réfugiés syriens et afghans, à tenter de gagner l’Europe. « La situation des appelés en Erythrée est désespérée et dément les affirmations de certains pays hôtes, selon lesquels, la plupart des Erythréens se présentant à leurs frontières sont des migrants économiques», indique Michelle Kagari d’Amnesty International.

Depuis la cessation des hostilités avec le voisin éthiopien, le pays est en état de “ni guerre, ni paix”. Mais le pouvoir d’Asmara estime qu’il doit pouvoir compter sur sa population en cas de guerre.

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