Tchad
La coalition « Ça suffit » de la société civile a visiblement réussi son pari : paralyser le pays pour protester contre une éventuelle candidature d’Idriss Déby pour un autre madat présidentiel.
Commerces et marchés fermés, administration au ralenti, rues désertes et transports rares. Voilà, entre autres, à quoi ressemblaient la capitale tchadienne N’Djaména et d’autres villes du pays ce mercredi. Ce décor a prévalu après l’appel à l’opération “ville morte” de « Ça suffit », la coalition de la société civile.
Un Tchadien, visiblement remonté contre le régime, s’est exprimé en ces termes :
« Trop c’est trop, on n’en veut plus ! Ce régime ne rend pas service. Si les Tchadiens avaient été comme d’autres peuples qui traversent pour aller en Occident, en Europe pour un avenir meilleur, on l’aurait fait. On en a marre de ce régime, nous sommes fatigués. Aujourd’hui, on ne veut pas aller aux élections comme les partis politiques nous le disent, on ne veut pas des élections. On veut un départ, on organise des élections après. Nous voulons de vraies élections sans Déby. »
L’option “ville morte” divise les Tchadiens
Les Tchadiens sont divisés quant à l’option “ville morte”. Les anti-Déby ne se sont pas, pour la plupart d’entre eux, rendus sur leur lieu de travail. D’autres par contre, anti ou pro-Déby, ont plutôt opté pour le contraire. C’est le cas de cet homme :
« Moi, je me lève le matin, chaque jour, je vais chercher mon pain, le pain de mes enfants. Donc pourquoi je suivrais le mot d’ordre de la “ville morte” ? Cela ne me concerne pas du tout. Si l’autorité vous interdit quelque chose, pourquoi insister ? Moi, je dis, ce n’est pas mon problème. On n’a vraiment pas les mêmes problèmes. »
La société civile tchadienne vient ainsi de démonter sa capacité à mobiliser, contrairement à l’opposition qui n’a pas réussi le pari de rassembler. En effet, la marche pacifique du mardi dernier (marche interdite par les autorités) n’avait pas mobilisé les foules.
Idriss Déby Itno est au pouvoir depuis fin 1990. Le 1er décembre de cette année, avec l’aide des services de renseignement français, les forces de Déby prenaient N’Djaména et chassaient ainsi Hissène Habré du pouvoir. Ce dernier s’est ensuite réfugié au Sénégal où il est actuellement jugé pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture.
Déby fut alors porté à la présidence du Conseil d’Etat dès le 4 décembre (1990), puis désigné président de la République par son mouvement, désormais transformé en parti politique.
Si Idriss Déby se porte candidat pour la présidentielle de cette année, ce sera pour un cinquième mandat. Le premier tour de ce scrutin se tiendra le 10 avril prochain.
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