Sud-Soudan
Le camp de Bentiu, dans la capitale de l’Etat pétrolier d’Unité au nord du Soudan du Sud, accueille plus de 120.000 déplacés ayant fui les violences dans le pays depuis 2013.
Avec AFPLe camp de Bentiu, au nord du Soudan du Sud, ne désemplit pas depuis le début des violences en 2013. Ce camp, l’un des plus grands foyers d’accueil de déplacés, fait partie des sept bases de l’ONU reparties à travers le pays. 20.000 personnes refusent toujours d’intégrer le camp.
Selon une récente étude du Programme des Nations Unies pour le développement, 65 % des personnes déplacées au Soudan du Sud auraient perdu un proche à cause du conflit et souffriraient de troubles psychologiques caractérisés par des dépressions et des tendances suicidaires. Dans certains villages, ce chiffre atteindrait les 100 %.
Un programme de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) s’attache à apporter un soutien psycho-social aux déplacés du camp de Bentiu, principalement des femmes, qui ont souvent perdu un mari et des proches.
“Quand j’ai appris que mon fils avait été tué à Juba, avec deux frères, j’ai été choquée. C‘était douloureux. J’ai été emmenée au centre de santé. J’ai été amenée ici sur le site de protection des civils, et je ne comprends toujours pas ce qui s’est passé. (…) Après avoir rejoint ce groupe (de femmes qui participent au programme de l’OIM, ndlr), j’ai commencé à retrouver le sourire. Nous partageons la même histoire et je me suis rendu compte que je ne suis pas la seule touchée par la guerre”, a dit Martha Nyakoh, veuve réfugiée de Gul, dans le camp de Bentiu.
“Depuis que la guerre civile a éclaté, beaucoup de personnes ont vécu des atrocités et vu des choses horribles. Nous nous réunissons pour partager des témoignages afin que les personnes ne se sentent plus seules. Elles parlent des mêmes questions, lors de groupes de discussion. Les personnes se concentrent donc sur ces choses plutôt que sur ce qu’elles ont perdu.” A ajouté William Dul, déplacé dans le camp de Bentiu et animateur du programme de soutien psycho-social de l’OIM.
L’organisation a mis en place un système de discussions et d‘échanges pour permettre aux déplacés de partager leurs expériences respectives. Pauline Birot est directrice de projet pour le programme de soutien psycho-social de l’OIM : “oublier ce qui s’est passé est lié selon moi à un retour à la normale, il s’agit de retrouver une routine, avoir une vie normale autant que possible.”
À ce jour, les organisations d’aide humanitaire enregistrent des centaines de morts et des milliers de déplacés et réfugiés, depuis le début de la guerre civile le 15 décembre 2013. Au moins 13.000 enfants-soldats ont été enrôlés de force par les belligérants, selon l’Unicef.
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