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Sommet Africa 2016 : les visées du continent et ses difficultés inhérentes

Egypte

Le sommet Africa 2016 a connu son apothéose ce dimanche dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, en Egypte.

Avec AFP

Les dirigeants africains souhaitent voir l’Afrique profiter de son taux de croissance attractif. Le but étant d’accroître ses échanges commerciaux et les investissements sur le continent. Pour Abdel Fattah al-Sissi, le président égyptien, il est nécessaire d’ « encourager le commerce et les investissements sur notre continent afin de renforcer la place de l’Afrique dans l‘économie mondiale. »

Bon nombre d’accords ont été négociés pendant les deux jours qu’a duré le sommet. Une rencontre de haut niveau organisée avec l’Union africaine et le Marché commun des Etats d’Afrique australe et de l’Est (Comesa). Plus de 1.200 responsables, dont des chefs d’Etat ainsi que des dizaines de ministres et de décideurs économiques, étaient présents.

Selon les prévisions des analystes, le continent devra connaître un accroissement de 4,4 % en 2016 et 5% en 2017. Un taux bien supérieur à celui des pays développés. Mais il ne faut pas se laisser gagner par l’euphorie. En effet, l’Afrique ne pèse que 2 % dans le commerce mondial, selon les experts.

A ce propos, 26 pays africains avaient signé en juin 2015 (à Charm el-Cheikh) un accord pour la création de la Zone tripartite de libre-échange (Tripartite Free Trade Area–TFTA). Un accord qui ambitionne de faciliter la circulation des biens et des marchandises dans l’est et le sud africains.

Le gros nuage du terrorisme à l’horizon

Cependant, un gros nuage vient assombrir l’optimisme des initiateurs de ce projet : l’insécurité grandissante, due à la présence de l’extrémisme islamique. Muhamadu Buhari, le président nigérian, qui a participé à Africa 2016, déclare que « le nouveau problème qui affecte les investissements, c’est le terrorisme international (…) D’importantes ressources qui pourraient être allouées au développement sont utilisées pour faire face à des problématiques sécuritaires. »

Depuis 2009, la première puissance économique d’Afrique (le Nigeria), tente de se débarrasser des extrémistes de Boko Haram. Ceux-ci se sont d’ailleurs ralliés au groupe Etat islamique. L’Egypte, une autre puissance économique du continent, souffre elle aussi de la présence de terroristes sur son sol, doublée d’une instabilité politique. Instabilité née de la chute d’Hosni Moubarak en 2011 et de celle du pro-islamique Mohamed Morsi, en 2013.

Le tourisme, qui représente la plus grande partie du PIB égyptien, a été latéralement assommé le 31 octobre dernier, jour du crash d’un avion russe parti de Charm el-Cheikh avant d’exploser au-dessus de la péninsule du Sinaï. Bilan de ce drame : 224 morts. L’attentat avait ensuite été revendiqué par les jihadistes de l’Etat islamique.

L’Egypte se veut la porte d’entrée du continent

« Le forum Africa 2016 doit faire de l’Egypte la porte d’entrée pour les investissements étrangers sur les marchés africains. » Ce message d’Omar Ben Yedder, un des organisateurs du sommet, est sans équivoque ; l’Egypte a pour ambition de dominer la sphère économique du continent africain.

« L’objectif est aussi de discuter des moyens de promouvoir le commerce et les investissements en Afrique, en se concentrant sur la participation du secteur privé. » a aussi mentionné M. Yedder.

Le développement des infrastructures est, selon plusieurs responsables, la clé du succès de l’Afrique. Pour Sindiso Ngwenya, secrétaire général du Comesa (Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe) « les investissements dans les infrastructures vont révéler le vrai potentiel de l’Afrique. » Il ajoute que les échanges commerciaux et les investissements au sein du groupe sont ainsi passés de 837 millions de dollars en 2007 à 12 milliards aujourd’hui.

L’importance des investissements privés dans le secteur de l‘énergie s’avère incontournable. En effet, 645 millions de personnes sur le continent sont privées d’accès à l‘électricité. Un marché potentiel pour le secteur privé de l‘énergie.

« Nous prévoyons d’investir 12 milliards de dollars dans le secteur de l‘énergie dans les cinq prochaines années (…) pour permettre un accès universel à l‘électricité en Afrique », a dit Akinwumi Adesina, président de la BAD (Banque africaine de développement).

Pour sa part, le président de la Banque africaine d’import-export, Benedict Oramah, a mentionné que « le chemin de fer peut aider l’Afrique comme il a servi l’agriculture en Asie ou même aux Etats-Unis. Si vous avez l‘énergie et le réseau ferroviaire, l’Afrique va s’envoler. »

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