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Zimbabwe : un nouveau parti d'opposition en gestation

Zimbabwe : un nouveau parti d'opposition en gestation

Zimbabwe

L’ancienne vice-présidente du Zimbabwe, tombée en disgrâce auprès du président Mugabe, a été exclue du parti au pouvoir fin 2014.

Joice Mujuru est accusé d’avoir ourdi un complot contre le chef de l’Etat. Des allégations qu’elle dément et qui ne l’empêchent pas de retourner dans l’arène. Elle a annoncé mercredi la formation de son propre parti politique pour réagir à sa mise en quarantaine par la ZANU-PF.

En attendant de plus amples détails, madame Mujuru a confirmé le nom de son futur parti. Ce sera “We Are People First” que l’on pourrait traduire en français par “Nous sommes le Peuple d’abord”. “Nous ne dirigeons pas le peuple, le peuple se dirige lui-même”, a-t-elle ajouté.

Avant d‘être écartée de la ZANU-PF, le parti au pouvoir, Joice Mujuru a occupé des postes ministériels dans tous les gouvernements depuis l’indépendance en 1980.

En septembre, elle avait publié un manifeste où elle proposait de revenir sur des mesures-clés prises par le président Robert Mugabe. Une posture qui révèle ses intentions de défier politiquement le chef de l’Etat, selon ses détracteurs.

Joice Mujuru y proposait notamment de revenir sur les lois d’indigénisation qui exigent que la majorité des parts des entreprises soient détenues par des Zimbabwéens. Ce sont des conditions qui représentent un obstacle majeur pour les investissements étrangers, avait-elle laissé entendre.

Joice Mujuru jouit toujours d’une forte popularité au Zimbabwe. Mais elle devra cependant faire face à une tâche de grande ampleur pour imposer son nouveau parti dans un paysage politique dominé par la ZANU-PF.

“C’est une tâche herculéenne. Le parti va devoir être extrêmement créatif pour devenir un candidat sérieux au pouvoir”, estime l’analyste politique Takura Zhangazha, interrogé par l’AFP.

“Combattre la ZANU-PF ne va pas suffire. Le parti devra être différent, pas seulement de la ZANU-PF mais aussi de formations d’opposition comme le Mouvement pour le Changement Démocratique (MDC)”, poursuit-il.

Ces dernières années, le MDC de Morgan Tsvangirai a occupé la place d’opposant principal à Mugabe.

En tête au premier tour des élections de 2008, M. Tsvangirai avait été contraint de se retirer du second tour après des violences qui avaient fait plus de 200 morts dans ses rangs.

Premier ministre dans un gouvernement de partage du pouvoir, il n’a jamais pu faire entendre sa voix et concurrencer sérieusement l’autorité de M. Mugabe.

En 2013, lors des dernières élections, il avait été battu dès le premier tour par Robert Mugabe. Elu avec 61% des voix lors d’un scrutin entâché de soupçons de fraudes.

Au pouvoir depuis 1980, le président zimbabwéen qui fêtera dimanche ses 92 ans n’a pour le moment pas fait part du choix de son successeur. Il a d’ores et déjà été désigné candidat de son parti pour la présidentielle de 2018.

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