Egypte : une ONG menacée de fermeture

Une ONG locale de défense des droits de l’Homme va être contrainte de fermer ses portes dès lundi prochain. Les autorités égyptiennes ont ordonné la fermeture du centre el-Nadeem pour violations des réglementations du ministère de la Santé.

“Deux policiers se sont présentés au centre avec une décision administrative du ministère de la Santé pour la fermeture du bureau”, a expliqué à l’AFP la directrice de l’ONG, Aïda Seif al-Daoula.

Mais l’association n’avait pas dit son dernier mot. Mme Seif al-Daoula a indiqué avoir réussi à reporter la fermeture à lundi. Une extension de délai pour tenter de comprendre les raisons de la décision.

“L’ordre de fermer le centre a été pris, car l’ONG a mené des activités autres que celles autorisées par sa licence”, a déclaré le porte-parole du ministère Khaled Moujahed. Il a ajouté que le centre “est en violation de la loi sur les organismes médicaux, et il doit être fermé”.

Le manque de précisions sur ces violations présumées a été justement remis en cause par le centre el-Nadeem.

Ce dernier, dont le siège se trouve dans le centre du Caire, répertorie les cas de violations des droits de l’Homme et offre une aide aux victimes de la torture depuis 1993.

L’ONG fournit notamment un soutien psychologique aux victimes et examine les plaintes de tortures subies dans les lieux de détention et les prisons, ainsi que celles des familles de personnes portées disparues.

Des associations internationales de défense des droits humains comme Amnesty International, ont appelé à l’annulation de la décision du gouvernement.

Les autorités égyptiennes semblent vouloir fermer “une organisation qui a été un bastion pour les droits de l’Homme et une épine dans le pied des autorités depuis plus de 20 ans”, a accusé l’ONG basée à Londres.

Quant aux associations locales, elles dénoncent notamment des disparitions d’opposants, des tortures et des tabassages à mort par les services de sécurité.