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RDC : guerre pour la survie des éléphants

République démocratique du Congo

La survie des éléphants, qui contribuent largement au maintien de l‘écosystème, conduit à une guerre sans merci entre gardes forestiers et braconniers.

Parc national de la Garamba, aux confins du nord-est de la RDC, à la frontière avec le Soudan du Sud. Dans ce parc, les gardes forestiers et les braconniers se livrent une guerre sans merci. Les premiers cités, pour sauver les éléphants. Les seconds, pour obtenir l’ivoire des pachydermes, dont la demande est grandissante, surtout en Chine.

Les braconniers ici sont déterminés et… sanguinaires. Il s’agit parfois de membres de la tristement célèbre rébellion ougandaise de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA). Le plus souvent, ces trafiquants d’ivoire sont des groupes armés sud-soudanais, d‘éleveurs-nomades venus du Soudan ou de la Centrafrique, ou encore parfois de chasseurs non-identifiés qui tuent les éléphants depuis un hélicoptère, d’une balle dans la tête.

Ces hommes n’hésitent pas à tuer dès qu’ils estiment que leurs intérêts sont menacés. Dans le but de mieux protéger les éléphants (et les autres espèces d’animaux menacés par le braconnage), African Parks, une organisation sud-africaine de défense de la nature (qui cogère le parc avec les autorités congolaises), a sollicité les services d’ instructeurs militaires. L’organisation s’est aussi dotée d’un hélicoptère, afin de faciliter sa mobilité. D’ailleurs en octobre, l’appareil avait été touché par des tirs et avait même manqué de se crasher. Finalement, les gardes survivants ont pu être évacués.

Le parc national de la Garamba s‘étend sur une superficie de 12.400 km2. Seulement 120 gardes assurent tant bien que mal sa sécurité. Que le quart de ce qu’il faut en effectif pour mieux couvrir le parc. L’année dernière, 28 fusillades entre gardes forestiers et braconniers ont été enregistrées. Les gardes ont perdu 4 des leurs et 114 éléphants ont été abattus par les trafiquants d’ivoire.

Il y a quarante ans, le parc comptait 23.000 éléphants et près de 500 rhinocéros blancs du Nord. Le dernier rhinocéros vivant dans ces lieux a été tué il y a dix ans. Maintenant, ce sont les éléphants qui risquent l’extinction.

L’efficacité des gardes forestiers passe, entre autres, par une formation de pointe. Des instructeurs de la compagnie de sécurité sud-africaine Noctuam les forment, afin de faire d’eux des tireurs d‘élite. Il y a un an à peine, ces gardes utilisaient parfois des armes blanches contre les braconniers qui eux, sont dotés d’armes de guerre.

Ces derniers sont habitués à tuer. Deux gardes, André et Djuma, en ont d’ailleurs fait les frais. Les braconniers les ont tués, déshabillés, dépouillés et ont laissé leurs corps pourrir au soleil. Il a fallu quatre jours aux autres gardes pour les récupérer et les enterrer.

Le chemin est encore long et difficile, dans cette lutte contre le braconnage. D’autant que les commanditaires de ce trafic ne cessent de faire monter les enchères, pour obtenir plus d’ivoire et plus de corne de rhinocéros.

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