Mali : le chef de la Minusma à Kidal après une attaque meurtrière

Le chef de la Mission de l’ONU au Mali ( MINUSMA) a rendu visite aux Casques bleus à Kidal, après la mort de six soldats.

Mahamat Saleh Annadif, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Mali, “est arrivé à Kidal pour apporter son soutien aux travailleurs de l’ONU et évoquer la sécurité de la Mission. Il est venu dans notre camp ici. Il a été choqué par les conséquences de l’attaque. Il a remonté notre moral et promis de se pencher très rapidement sur le renforcement de la sécurité”, a déclaré une source militaire africaine au sein de la Minusma, à Kidal.

Peu avant son départ pour Kidal, Mahamat Saleh Annadif a rendu visite aux soldats blessés lors de l’attaque et transférés à Bamako, selon une source sanitaire. Outre les six Casques bleus guinéens tués, un porte-parole du secrétaire général de l’ONU Ban ki-Moon a fait état d’une trentaine de blessés.

L’assaut, revendiqué par Ansar Dine, a fait “des dizaines de morts et de blessés”, a indiqué ce groupe jihadiste dans un communiqué diffusé par l’agence de presse privée mauritanienne Al-Akhbar.

Une attaque qualifiée d’“acte odieux et irresponsable” qui “traduit le désarroi du camp des ennemis de la paix” au Mali, a déclaré le représentant.

Trois jours de deuil national ont été décrétés par le gouvernement guinéen dans le pays, au lendemain de cette attaque. Les drapeaux de la République de Guinée ont été mis en berne.

Attaques récurrentes

La Minusma (déployée depuis juillet 2013) est la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995.

Fin novembre 2015 à Kidal, deux soldats guinéens de l’ONU avaient été tués dans une attaque à la roquette contre le camp de la Minusma, revendiquée par Ansar Dine. Trois soldats maliens ont également péri vendredi et deux autres blessés dans une embuscade dans la région de Tombouctou (nord-ouest).

Malgré les différentes attaques menées par des forces maliennes et étrangères, et malgré la signature en mai-juin d’un accord de paix entre le gouvernement et l’ex-rébellion, des zones entières sont encore sous le contrôle des groupes jihadistes.

Ces groupes jihadistes ont été dispersés et en grande partie, chassés du nord à la suite du lancement en janvier 2013 d’une intervention militaire internationale qui se poursuit.