Bienvenue sur Africanews

Merci de choisir votre version

Regarder en direct

Infos

news

Libye : bilan des cinq ans après la révolte

Libye : bilan des cinq ans après la révolte

Libye

Cinq ans après la révolte de 2011, les Libyens déclarent n’avoir plus d’espoir de voir la paix régner dans le pays aujourd’hui divisé et sous la menace djihadiste.

L’annonce de la formation d’un gouvernement d’union nationale n’a suscité aucun engouement chez les populations qui déclarent avoir abandonné tout espoir d’un retour à un État de droit. L’instabilité dans laquelle est plongée la Libye depuis 2011 a permis à l’organisation djihadiste État islamique de s’y implanter. Aujourd’hui, elle a gagné du terrain. La ville de Syrte (450 km à l’ouest de Tripoli), est devenu son sanctuaire. L’EI en a fait une base d’entraînement de djihadistes libyens et étrangers, faisant craindre aux Européens avec son port et son aéroport, que la ville ne devienne une voie pour de futures attaques sur leur sol.

Un rapport du cabinet de conseils IHS Country Risk publié ce mois révèle que l’EI « voit probablement la Libye comme le meilleur pays dans lequel il puisse installer son hub régional ».

L‘économie

Pour certains analystes, les djihadistes voient en la Libye une base solide au vu de la présence d’importantes réserves de pétrole, de route de contrebande bien établies et surtout, la porosité de ses frontières.

“Les stocks importants d’armes et les frontières poreuses ont fait de la Libye le principal carrefour de transit pour les jihadistes d’Afrique du Nord pour rejoindre la Syrie et l’Irak”, déclare Ludovic Carlino du cabinet IHS Country Risk.

Le pays dispose des réserves pétrolières les plus importantes d’Afrique, estimées à 48 milliards de barils. Sa production, environ 1,6 million b/j en 2011, a chuté d’un tiers.

“Notre quotidien devient de plus en plus difficile. En plus de l’insécurité qui désintègre le pays, nous devons vivre avec la hausse des prix des produits de première nécessité, sans soins adéquats, avec de longues coupures d’électricité”, déplore Karima, habitante de Tripoli.

La politique et la sécurité

La Libye est aujourd’hui divisée entre un gouvernement reconnu par la communauté internationale installé à l’Est et celui basé à Tripoli, proche d’une coalition de milices dont certaines, islamistes. Deux autorités qui se disputent le pouvoir sans toutefois pouvoir faire front face à la montée de la menace terroriste.

Le régime de Kadhafi réussissait à contrôler ces mouvements déjà présents dans le pays depuis la guerre d’Afghanistan.

“Les cinq dernières années ont été une série d’erreurs corrigées par d’autres erreurs”, a déclaré Karima Leguel, employée de banque à Tripoli.

Le pays est dirigé sans constitution depuis le coup d‘État de Kadhafi en 1969. Les populations restent dans l’attente d’un projet de loi fondamentale rédigé par l’Assemblée constituante, élue en 2014.

Depuis la destruction de l’aéroport international de Tripoli (en août 2014), plus aucune compagnie étrangère ne dessert la capitale libyenne. Quelques rares Etats ont autorisé aux compagnies libyennes d’atterrir sur leur sol. Plusieurs pays exigent aujourd’hui aux ressortissants libyens des visas, quoique tous les consulats (à l’exception de la Turquie à Misrata) ont fermé il y a plus d’un an.

Voir plus