Libye
L’analyse est celle des officiels de la région qui participent à l’exercice Flicntlock de contre-terrorisme à Dakar, au Sénégal.
Le groupe jihadiste serait en train de plier bagage en Libye par crainte des frappes de la coalition européenne, affirme le directeur de la Documentation et de l’Intelligence militaire des forces armées du Niger le colonel Mahamane Laminou Sani. “L‘État islamique est en train de se diriger vers le sud de la Libye afin d‘éviter les bombardements de la coalition européenne”, confie-t-il. Mais “si une chose de cette nature arrive, cela va affecter l’ensemble du Sahel”. Une éventualité confirmée par une source occidentale citée par Reuters. Cet interlocuteur précise que des militants affiliés à Daesh ont d’ores et déjà été identifiés au Niger. Une information qu’il n’est pour l’instant pas possible de vérifier de manière indépendante.
Alors que les pays occidentaux réfléchissent à de possibles frappes contre l‘État islamique en Libye, le Tchad et le Niger – qui subissent déjà des incursions de Boko Haram au sud – semblent constituer une base de repli logique pour les combattants insurgés. La frontière nord-ouest du Soudan est également menacée.
Laurence Aida Ammour, une experte des questions de sécurité au Sahel a indiqué aux participants à l’exercice de Dakar que les frappes contre l’EI en Libye auront un “effet de mercure”. Les combattants affiliés à l’organisation devraient s’enfuir dans toutes les directions. “S’ils se dirigent vers le sud explique-t-elle, ils ont une autoroute ouverte vers le Niger, le Tchad, le Burkina Faso, le Bénin”.
Priorité au Maghreb
Le patron du Groupe spécial tchadien de lutte contre le terrorisme le Colonel Khassim Moussa laisse entendre que son pays prend ces menaces très au sérieux. Il indique que des mesures ont été prises pour prévenir l’afflux de jihadjistes en provenance de la Libye à la frontière tchadienne. “Nous sommes en train d’informer les leaders traditionnels et religieux dans le nord afin qu’ils empêchent Daesh d’entrer sur notre territoire.”
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Cela dit, la sécurisation de la frontière tchadienne doit être prise en charge par l’OTAN qui, selon le colonel Moussa, a été la première à entrer en Libye et qui doit à présent résoudre les problèmes que traversent le pays. Pour la diplomatie américaine, l’urgence est d’empêcher la branche libyenne de l’EI de s‘étendre dans l’ensemble du Maghreb et en Egypte. Une perspective présentée mercredi à la Chambre des représentants par Brett McGurk, le représentant spécial des Etats-Unis auprès de la coalition internationale de lutte contre l’Etat islamique.
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