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En Afrique du Sud, la gauche radicale a marché contre Jacob Zuma

Afrique du Sud

Les membres de l’Economic Freedom Fighters (EFF) ont pris d’assaut les rues du centre de Johannesburg (Afrique du Sud) ce mardi, pour crier encore une fois leur colère contre Jacob Zuma, le président sud-africain.

Décidément, le « Nkandlagate » a la peau dure. Très dure même. Et l’opposition radicale sud-africaine exploite à fond cette polémique qui enfle, ternissant à chaque fois l’image de Jacob Zuma. Les membres de l’ EFF ont marché dans le centre de Johannesburg ce mardi, exigeant que M. Zuma rembourse l’argent public utilisé en 2014 pour rénover sa résidence privée de Nkandla, son village natal. Rénovation effectuée à hauteur de 20 millions d’euros d’argent public.

Cette marche a eu lieu alors que le président sud-africain doit prononcer son discours annuel sur l‘état de la nation au Parlement. La sécurité a été renforcée à l’Assemblée. On se souvient encore du tohu-bohu provoqué par l’opposition l’année dernière au Parlement, empêchant M. Zuma de s’exprimer. Ce qui avait eu pour conséquence l’expulsion des opposants de l’hémicycle.

Quant à l’opposition, qui s’est associée à des organisations civiles au sein du mouvement “Zuma must fall” (Zuma doit partir) , elle a choisi ce moment (le discours du président au Parlement, au Cap) pour marcher dans plusieurs grandes villes du pays.

Profond malaise

L’Afrique du Sud est frappée par une vague de racisme, couplée à un marasme social. 22 ans après l’arrivée au pouvoir de l’ANC (African National Congress), le parti de Jacob Zuma, le chômage touche officiellement 25 % de la population et des millions de Noirs vivent encore dans des bidonvilles.

Allister Sparks, commentateur politique pense que « nous entrons dans l’année la plus éprouvante de la courte histoire de l’Afrique du Sud moderne. » Pour lui, si aucune solution n’est trouvée, cela « risque de déclencher une violente révolte politique et populiste. »

Jacob Zuma est éclaboussé par bon nombre de scandales. En décembre dernier, il avait renvoyé (sans explication) son très respecté ministre des Finances pour nommer à sa place un député inconnu et qualifié de marionnette. Sous la pression des marchés affolés (le rand avait aussitôt dégringolé) il avait dû reculer et le remplacer quelques jours plus tard par Pravin Gordhan, un ancien ministre des Finances réputé.

A propos du « Nkandlagate », Jacob Zuma qui refusait de payer quoi que ce soit, a accepté la semaine dernière de rembourser une partie des 20 millions d’euros d’argent public.

Les apparitions du président sud-africain au Parlement sont perturbées par les cris de l’opposition, qui scande « Rends l’argent, rends l’argent ! ». Les deux principaux partis d’opposition ont même prévu de saisir la Cour constitutionnelle ce mardi, pour obliger le président à rembourser les deniers publics.

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