Haïti : accord pour un gouvernement de transition

Haïti est peut-être en train de trouver une issue politique à la crise qui secoue ce pays depuis environ deux semaines.

Un accord portant sur un gouvernement de transition a été signé samedi entre le président (démissionnaire) Michel Martelly et les présidents des deux chambres du Parlement. Le document prévoit aussi la désignation d’un président provisoire pour une période de 4 mois, évitant ainsi au pays, une vacance du pouvoir. « Cela n’a pas été facile, mais, comme je l’avais dit, je n’aurais pas laissé ce pays au 7 février aller vers l’incertitude, donc on a travaillé sans relâche ces trois dernières semaines », a reconnu le président haïtien.

Michel Martelly dont le mandat a expiré samedi, a quitté le pouvoir sans que le nom de son successeur ne soit connu. Cela est dû au report sine die du deuxième tour de la présidentielle qui devait avoir lieu le 27 décembre dernier. Le premier tour qui s’est déroulé le 25 octobre ayant été qualifié de ‘‘farce ridicule’‘ par le candidat de l’opposition Jude Celestin.

Cette seconde manche aura finalement lieu le 24 avril prochain selon les propositions des signataires de l’accord de ce samedi. Le futur président sera installé dans ses fonctions le 14 mai prochain. « Le dernier mot revient cependant au conseil électoral », a souligné le président du Sénat.

Mais le chef de la mission spéciale de l’Organisation des Etats Américains (OEA) y voit déjà un motif de satisfaction. « Nous sommes heureux que l’ensemble des acteurs se soient engagés en faveur de la démocratie, la paix et la stabilité dans ce contexte de vide constitutionnel créé par l’absence d’un président élu pour remplacer Michel Martelly », a déclaré Ronalds Sanders.

Sentiment tout aussi partagé par la secrétaire générale de la Francophonie. Michaël Jean. Elle a en outre exhorté « tous les acteurs haïtiens à maintenir cette dynamique de dialogue et de consensus ».

Vigilance

Michel Martelly de son côté a appelé à la vigilance : « Malgré cet accord, il faudra rester vigilant parce qu’il faudra prendre en compte le fait que certains ne se retrouveront pas dans cet accord. Pour ça, je demande aux responsables de faire tous leurs efforts pour tenir Haïti dans la stabilité. Je demande aux différents protagonistes, ceux qui utilisent la violence particulièrement, de comprendre qu‘à chaque fois qu’il y a de la violence, Haïti fait un pas en arrière. »

Haïti est, en effet, plongé dans la violence depuis le rejet des résultats du premier tour par le candidat de l’opposition. Vendredi, un ancien militaire a été tué dans des affrontements à Port-au-Prince, la capitale.