Le procès prolongé du photojournaliste Mahmoud Abu Zied décrié

Arrêté et incarcéré depuis le 14 août 2013 au centre pénitentiaire de Tora au Caire, le photojournaliste Mahmoud Abu Zeid reste incarcéré, malgré l’intervention de plusieurs organisations de défense des droits humains et des ONG. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) exige sa libération.

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) s’est dit profondément préoccupé par le procès prolongé du photojournaliste Mahmoud Abu Zeid connu sous le nom de “Shawkan” qui s’est ouvert le 12 décembre 2015 et qui n’a toujours pas été tranché. Après plus de 900 jours d’incarcération, cet homme de 29 ans qui doit être jugé dans un procès de masse aux côtés de plus de 700 autres prisonniers n’est toujours pas fixé sur son sort.

Une juridiction pénale du Caire a reporté la prochaine audience au 4 avril 2016. Et pendant ce temps, ses avocats dénoncent des mauvaises conditions de détention. “Le traitement de Shawkan par le gouvernement égyptien est une indignation. Il n’aurait jamais dû être arrêté pour avoir fait son travail. Il ne devrait pas être détenu pendant plus de deux ans sans procès et maintenant la justice a une fois de pus retardé son procès”, a déclaré Jason Sterns CPJ.

Les chefs d’accusation

Parmi les charges qui pèsent contre lui, le journaliste est poursuivi notamment pour meurtre, tentative de meurtre et appartenance à un groupe interdit ( Frères musulmans). Son crime, avoir photographié les forces de sécurité en train de disperser avec violence, les participants à un sit-in au Caire en 2013. Plus de 600 manifestants avaient été tués ce jour-là.

Mahmoud Abu Zeid souffre d’une hépatite C, mais n’aurait pas accès à un traitement. Ses avocats ont déposé au moins 17 demandes de remise en liberté pour raisons de santé auprès du procureur en vain.
Pas moins de 90.000 signatures ont déjà été recueillies par Amnesty international dans le cadre d’une pétition appelant à sa libération immédiate.