Niger : l'état d'urgence prolongé à la frontière avec le Nigeria

ll survient dans un contexte marqué par la recrudescence des attaques de Boko Haram dans la région et la tenue de la présidentielle et des législatives en février 2016.

Le Niger a prolongé vendredi de trois mois l‘état d’urgence décrété en février 2015 dans la région de Diffa, à la frontière avec le Nigeria. Dans cette zone, l’armée peine depuis plus d’un an à contenir les incursions de Boko Haram, à en croire un communiqué du Conseil des ministres lu à la télévision publique.

Une situation qui, couplée à l’ouverture de la période électorale, justifie selon les officiels nigériens le maintien de l‘état d’urgence sécuritaire dans la région. Selon le texte ministériel, “il est nécessaire de préserver la tranquillité et la sécurité des personnes et des biens”. L‘état d’urgence accorde des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité et notamment celui “d’ordonner des perquisitions à domicile de jour comme de nuit”.

La campagne électorale pour le premier tour des élections présidentielles et législatives du 21 février s’ouvre ce samedi à minuit pour s’achever la veille du scrutin. Le Parlement avait déjà reconduit pour trois mois l‘état d’urgence à Diffa, du “29 octobre 2015 jusqu’au 26 janvier 2016” en raison de “la persistance” des attaques des insurgés nigérians.

Au moins six militaires nigériens ont été tués mi-janvier par l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule dans la zone. Entre le 6 février et le 18 décembre 2015, l’ONU a répertorié 74 attaques de Boko Haram impliquant ses combattants et l’armée nigérienne dans la zone.

A l’occasion d’une visite au Niger, Mohamed Ibn Chambas, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu pour l’Afrique de l’Ouest, a souligné que les enjeux des élections dans ce pays sont d’autant plus grands que ce seront les premiers scrutins à se tenir en Afrique de l’Ouest et sur tout le continent africain en 2016.