Gabon
Les grévistes revendiquent des primes impayées, des hausses de salaire et de meilleures conditions de travail.
L’objectif du mouvement d’humeur lancé lundi est de mettre la pression sur le gouvernement. Les autorités, disent globalement les manifestants, font la sourde oreille sur divers points relatifs aux conditions de travail des personnels du secteur de la santé. Conséquence : près de trois travailleurs sur quatre se sont mis en grève, entraînant la paralysie du Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL), l’un des principaux hôpitaux publics de la capitale. Les médecins et les responsables syndicaux s’accordent sur un point : un service de la santé de qualité ne peut pas se faire sans que le personnel ne soit à la hauteur du défi. Aussi revendiquent-ils, non seulement de meilleures conditions de travail, mais aussi la formation et le recrutement de nouveaux agents.
Cette position est expliquée par le médecin gréviste Casimir Moussavou qui estime que le CHUL fonctionne clairement en sous-effectif. « Nous voulons la réouverture des écoles provinciales afin qu’il y ait des formations, s’insurge-t-il. Nous ne pouvons pas avoir des beaux immeubles comme ça, de jolis hôpitaux qui n’ont pas de gens formés pour travailler là-dedans. »
Hôpitaux en grève cliniques full ! Ecoles en grève ecoles privées full! Eau de la seeg impropre Andza full! Faut pas etre pauvre au #Gabon
— Gabon 4 ever (@johnfausther) January 27, 2016
Positions tranchées
C’est la troisième grève d’envergure qui secoue le secteur de la santé au Gabon depuis octobre 2014. La dernière s’est déroulée entre le 16 juin et début août 2015. Elle a été causée par des revendications corporatistes des médecins en faveur d’un de leurs confrères interpellé par les autorités judiciaires. Mais les enjeux semblent être différents dans le cas du mouvement lancé en cette fin du mois de janvier.
Quoiqu’il en soit, les responsables syndicaux expliquent que ce sont les positions tranchées des autorités face aux travailleurs qui conduisent à la cessation du travail. « Aujourd’hui, se justifie le président du syndicat du personnel de santé Joël Ondo Ella, il est question que l’ensemble des agents de la santé comprennent que leurs préoccupations sont mises à mal et qu’en face, il n’y a pas de dialogue. Il va falloir agir tel que nous le demande la législation. C’est à ce titre qu’aujourd’hui, vous voyez que le centre, le poumon, le vivier des soins au Gabon, qui est le CHUL, est fermé ».
Alors que les grilles du CHU de Libreville sont effectivement restées closes cette semaine, les patients craignent que le mouvement ne se durcisse une nouvelle fois.
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