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Difficile retour à la vie normale pour les déplacés de Boko Haram

Nigéria

Le gouvernement nigérian estime à deux millions le nombre de personnes forcées de fuir du fait de l’insécurité dans le nord-est du pays.

La guerre contre l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest, ex-Boko Haram, touche surtout les populations civiles des villages autour de la ville de Maïduguri, dans l‘État de Borno. Les villageois sont obligés de fuir les exactions de la secte, mais aussi de se mettre à l’abri des opérations militaires des pays de la région. Une grande partie d’entre eux vit dans des camps pour déplacés internes (CDI) que ce soit au Nigeria ou au Cameroun. Malgré les efforts des gouvernements et des agences onusiennes telles que le HCR, tous les déplacés ne parviennent pas à vivre décemment. Il faut dès lors trouver de nouvelles solutions.

Mai Bukar est de ceux-là. Il vient de Kondunga, l’une des villes longtemps assiégées par les militants de Boko Haram. Non seulement, il ne peut pas revenir chez lui, mais il déplore le manque d’encadrement dont lui et sa famille ont fait l’objet au CDI de Maïduguri. « Nous nous sommes énormément battus l’année dernière, dit-il. Nous n’avons reçu d’aide de personne. Nous entendons dire que l’aide arrive dans d’autres endroits, mais jamais, elle n’est arrivée ici. Les plus âgés d’entre nous vont à la ville pour mendier jusqu‘à ce qu’ils obtiennent assez d’argent pour acheter un repas. »

Rentrer un jour

Mai Bukar et sa famille ont été recueillis par le chef d’un village non loin de Maïduguri. Ils ont construit un petit abri en tôle dans lequel ils vivent maintenant. Le modeste logis sert aussi à recevoir quelques amis de passage ou en détresse. Un abri qui reste provisoire. Cependant, il permet au père de famille de se souvenir des conditions dans lesquelles il a réussi à sauver sa vie. « Nous avons couru dans la brousse après que des avions de l’armée de l’air ont lancé des raids sur notre village pour débusquer des militants de Boko Haram, raconte-t-il. Nous avons passé six mois dans la forêt. Les insurgés ont capturé et tué certains de nos enfants… Au départ, je suis resté dans le camp. Mais la vie n’y était pas satisfaisante. Alors je suis venu ici. »

Mai compte rentrer dans son propre village dès que les conditions sécuritaires le permettront. Pas sûr que son rêve se réalise dans l’immédiat, alors que les militants de Boko Haram multiplient les attaques-suicides dans diverses villes du nord-est du Nigeria et dans des villages camerounais frontaliers. La question des déplacés internes est commune à l’ensemble des pays de la sous-région confrontés aux attaques de la secte islamiste. L’Organisation internationale des migrations estimait en juillet 2015 à plus de 93 000 le nombre de déplacés internes au Cameroun.

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