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Arrestation d'un journaliste au Kenya

Arrestation d'un journaliste au Kenya

Kenya

Un journaliste kényan a été arrêté pour avoir diffusé des images de l’attaque des islamistes shebabs contre l’armée kényane le 22 janvier à El-Adde, en Somalie.

Les autorités kényanes avaient mis en garde contre toute publication d’images de nature à minimiser ou à porter atteinte à la sécurité nationale. Une interdiction qu’a visiblement violée le journaliste Yassin Juma qui a été arrêté samedi par la Direction des enquêtes criminelles (DCI)), après avoir publié sur les réseaux sociaux des images de l’attaque terroriste qui a coûté la vie à plusieurs soldats kényans le 22 janvier 2016 à El-Adde, en Somalie. Les images montrent des djihadistes d’Al-Shabaab en train de brûler des véhicules de l’armée kényane, ce que n’ont pas apprécié les autorités kényanes. Il a passé sa première nuit de garde dans les locaux de la police de Muthaiga où il a été interrogé sur ses nombreuses publications en rapport avec cette attaque des terroristes somaliens. «J‘étais à l’hôpital quand j’ai été arrêté par huit policiers qui ont débarqué dans deux voitures. Ils m’ont ensuite amené chez moi où ils ont effectué des recherches avant de m’escorter vers le poste de police », a-t-il déclaré au journal Daily Nation.

Yassin Juma also arrested for blogging #KDF photos https://t.co/WwNVbQiSL5 #FreeYasinJuma pic.twitter.com/NJdBWPbIfP

— Capital FM Kenya (@CapitalFMKenya) January 24, 2016

Pour rappel, les islamistes d’Al-Shabaab avaient revendiqué l’attaque contre les soldats kényans la semaine dernière, déclarant avoir tué une centaine de soldats. Une information qui n’est toujours pas confirmée par une source indépendante. Au lendemain de l’attaque, le cabinet du secrétaire de la Sécurité intérieure avait mis en garde contre la diffusion de toute image ou messages alarmants sur cette embuscade meurtrière.

Selon les médias kényans, le journaliste-blogger devrait être présenté devant le juge lundi. Un autre blogger, Robert Alai, devrait également être entendu par la Direction des enquêtes criminelles. Après l’annonce de l’arrestation de Juma, des messages de soutien se sont multipliés sur les réseaux sociaux. Beaucoup d’utilisateurs des médias sociaux ont ainsi protesté pour demander la libération du journaliste, accusant le gouvernement d’entrave à la liberté d’expression.

Does democracy has a different meaning in kenyan dictionary? Targeting journalist n bloggers is worser thn Mugambi style #FreeYasinJuma

— sadiq beyle (@BinBeyle) January 24, 2016

The Jubilee gov't should respect the constitution of Kenya and stop suppressing freedom of speech.
#FreeYasinJuma pic.twitter.com/NX8POWOvYW

— Upright Citizen (@NEPpundit) January 24, 2016

Menace sur la liberté d’expression

La situation de la liberté d’expression au Kenya, où les arrestations de journalistes sont fréquentes, est régulièrement dénoncée par les organisations de défense de liberté de la presse. Le 23 février 2015, la Cour suprême kényane a déclaré anticonstitutionnelles huit sections de la loi controversée sur la sécurité (Security Laws Amendment Act). Parmi les articles recalés, deux faisaient peser de réelles menaces sur la liberté de la presse et des journalistes.

Il s’agit de la section 12 de la loi, qui pénalisait toute publication ou diffusion pouvant « inquiéter la population, inciter à la violence ou troubler l’ordre public », ou « pouvant nuire au déroulement des enquêtes ou des opérations de sécurité de la police nationale ou des forces de défense kényanes ». Elle a été jugée en violation des articles 33 et 34 de la Constitution qui garantissent la liberté d’expression et des médias. Ces délits étaient passibles de peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison et/ou une amende de 55 600 dollars maximum (5 millions de shillings).

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