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L'Afrique face à la menace terroriste

L'Afrique face à la menace terroriste

Afrique

Jusqu’où peut aller l’Etat Islamique en Afrique? L’organisation djihadiste a été au cours de ces deux dernières années l’un des principaux sujets abordés dans les médias du continent. Mais l’incursion de ce nouveau terme et de bien d’autres liés au terrorisme remonte à des années antérieures.

Après les attentats terroristes du 11 septembre 2001, qui ont redéfini la lecture des relations internationales, avec notamment l‘émergence de ces multinationales de la terreur, les réactions en Afrique ne se sont pas fait attendre. S’il est vrai qu’Africains et arabes du Proche-Orient ont semblé à bien des égards adhérer aux causes communes sur l‘échiquier international (refonte du Conseil de Sécurité de l’ONU et des institutions de Brettons Woods, Création d’un Etat palestinien, etc), partageant une histoire commune jonchée d‘épisodes tragiques (esclavage, colonisation, etc), il convient du reste de souligner la condamnation énergique de cette barbarie par les officiels et les peuples d’Afrique. Car à peine s‘étaient-ils habitués au vocable Al-Qaeda que les Africains découvraient un nouvel arrivant dans leur lexique quotidien : Etat Islamique. Une organisation qui a désormais des relais disséminés un peu partout sur l’espace continental africain.

Franchises

En prêtant allégeance à l’EI en 2015, Boko Haram est officiellement devenu l’une des franchises de la multinationale djihadiste. Dans des pays comme le Nigeria ou le Cameroun, l’organisation a introduit les attentats kamikazes, jusqu’ici inconnus dans cette partie de l’Afrique.

En Algérie, la création de la milice des “soldats du Califat” avec l’annonce par son chef Abdelmalek Gouri de sa rupture avec Al-Qaeda et son ralliement à l’EI, en ont fait le premier relais de Daesh en Afrique.

En Libye, le Conseil consultatif de la jeunesse islamique a pour sa part rejoint la bande à Abou Bakr Al-Baghdadi en octobre 2014. Enfin en Egypte, les djihadistes du groupe Ansar Beït Al-Maqdis ont annoncé s‘être alliés à l’EI le 10 novembre 2014 à travers une publication sur Twitter.

La menace est donc réelle. Comme l’affirme le spécialiste de sécurité internationale et défense Florent Frasson-Quenoz, “les difficultés rencontrées pour assurer le maintien de la paix et de la sécurité internationale sur le continent africain constituent un réel obstacle au développement économique, un danger pour les populations et une menace sérieuse pour la survie des Etats”.

Stratégies régionales

Face à cette nouvelle architecture des dangers qui planent sur l’Afrique, quelques initiatives démontrent que les pays ne lésinent pas sur les moyens pour endiguer le phénomène du terrorisme.

Macky Sall, le président sénégalais lors de la seconde édition du Forum pour la paix et la sécurité en Afrique, tenue à Dakar en novembre 2015 : “Nos défis sont nombreux. Le terrorisme a tendance à se sanctuariser en Afrique. Ses cerveaux, organisés en réseaux, considèrent l’Afrique comme le ventre mou de leur système international. Pour lutter efficacement contre les terroristes, il faut mettre en place des stratégies régionales, notamment en renforçant la collaboration entre nos services de renseignements.” Sur les bords du Lac Tchad, la Force Multinationale Mixte (FMM) chargée de lutter contre Boko Haram est entrée dans sa phase opérationnelle en novembre 2015. Dotée d’un effectif de 8000 hommes provenant de 5 pays, la FMM qui a pour siège N’Djaména au Tchad est appelée à créer un environnement sécurisé dans les régions affectées par les activités de Boko Haram, afin de réduire la violence contre les civils et les exactions telles que les violences sexuelles. Près de 400 éléments du secteur n°1 de la FMM ont effectué leur première patrouille le 25 novembre 2015 entre Limani et Boundéri, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun.

Vivre le terrorisme au quotidien en Afrique… Un bilan vertigineux. #Cameroun #BokoHaram https://t.co/5YfraFTwCJ pic.twitter.com/cycR8lSdDD

— Nadège Abomangoli (@NadAbomangoli) 16 Janvier 2016

En Afrique de l’Ouest, l’ECOMOG (ECOWAS Cease-Fire Monitoring Group) créée en 1990, a marqué un tournant décisif dans les efforts de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour préserver la paix et la stabilité dans la sous-région. En 1990 au Liberia, après le déclenchement de la guerre civile, en 1997 en Sierra Leone, suite au coup d’Etat contre le président Ahmed Teejan Kabbah, et en 2002 en Côte d’Ivoire suite au conflit né de la tentative de coup d’Etat du 19 septembre, cette force militaire ouest-africaine, à travers de multiples interventions a acquis de l’expérience dans les Opérations de Maintien de la Paix (OMP).

High-Level Seminar on Peace & Security in Africa opened in #Oran today by #Algeria's MinFA, H.E. Ramtane Lamamra. pic.twitter.com/oUEqqWYg0P

— African Union Peace (@AU_PSD) 20 Décembre 2015

Depuis le 19 juin 2004, dans le cadre de la nouvelle architecture africaine de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) qui prévoit la création de la Force africaine en attente (FAA), l’ECOMOG a été remplacée par une Force en attente de la CEDEAO (FAC). Le Mali secoué par des rébellions touarègues dans le Nord et qui menacent constamment de diviser le pays, apparaît comme le principal théâtre d’opérations sur lequel est attendue cette composante militaire.

Face à ces nouveaux enjeux sécuritaires, reste à l’Afrique de trouver les financements nécessaires pour endiguer définitivement la menace terroriste sur le continent.