Une crise interne secoue le parti au pouvoir en Guinée-Bissau

Le parti au pouvoir en Guinée-Bissau est tiraillé par une crise interne. Le colonel José Antonio Marques, commissaire principal de Bissau a été démis de ses fonctions mardi selon des sources.

Le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) a exclu 15 députés de son clan pour s‘être abstenus lors du vote de la déclaration de politique générale, le 14 janvier dernier.

En décembre, le Premier ministre Carlos Correia n’avait pas pu convaincre la majorité des députés de voter en faveur de sa nouvelle déclaration de politique générale. Sur les 101 parlementaires présents ce jour, 45 avaient voté pour, les autres contre et 15 du PAIGC s‘étaient abstenus.

A la suite de leur exclusion, une note parvenue au commissaire principal de Bissau, José Antonio Marques, l’astreignait à ne pas “laisser entrer dans l’hémicycle” ces 15 députés, frondeurs du parti au pouvoir. Ce mardi, une source affirme que le commissaire aurait été démis de ses fonctions pour le non-respect de cette note.

Pour le gouvernement, le mandat de ces 15 députés a été levé et par conséquent, ils ne devaient pas pouvoir siéger au Parlement ainsi que prendre part au vote sur la nouvelle déclaration. Mais ce lundi, ces parlementaires du PAIGC soutenus par des collègues de l’opposition ont obligé le président de l’Assemblée nationale Cipriano Cassama à quitter l’hémicycle. Revendiquant la majorité, ces 66 députés ont alors poursuivi la séance et voté une motion de censure contre le gouvernement de Carlos Correia ainsi que le remplacement de Cipriano Cassama par un député du PRS.

Le président du Parlement a aussitôt réagi : “ après que j’ai suspendu la session, toute autre décision ou geste posé est nul et non avenu”.
Le blocage politique avait entraîné le limogeage le 12 août du Premier ministre Domingos Simoes Periera, le parti au pouvoir n’a pas envie d’un deuxième échec qui selon la Constitution serait synonyme de dissolution du gouvernement.