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Le parlement égyptien adopte une loi antiterrorisme controversée

Le parlement égyptien adopte une loi antiterrorisme controversée

Egypte

Dimanche, les députés égyptiens ont voté une loi antiterroriste controversée qui met en place des tribunaux spéciaux et protège les principaux exécutants de ses conséquences juridiques.

Le texte fait partie des 400 lois qui ont été publiées par décret présidentiel durant les quelques trois ans au cours desquels l’Egypte a été gouvernée sans parlement, celui-ci ayant été dissout mi-2012.

Cette loi détaille les peines pour divers crimes liés au terrorisme, allant de cinq ans à la peine de mort, et exempte la police et les militaires de sanctions pénales, dans ce qu’elle décrit comme des “cas d’usage proportionné de la force”.

La loi permet également aux journalistes d’apporter une version contradictoire à celle des autorités concernant toute attaque terroriste. Le projet initial a été modifié l’année dernière, suite au tollé provoqué par une disposition qui prévoyait notamment l’emprisonnement pour une telle infraction.

La nouvelle législature est obligée par la Constitution d’examiner les décrets présidentiels durant les 15 premiers jours de sa première session prévue le 10 janvier. Elle doit ensuite les approuver ou les rejeter.

La loi antiterroriste a été adoptée à une écrasante majorité par 457 voix contre 24, sans la moindre modification du décret original publié par le président Abdel Fattah al-Sisi l’année dernière, ont affirmé des sources parlementaires.

Le nouveau parlement égyptien, qui compte 568 membres élus et 28 directement nommés par le chef de l’Etat, est dominé par la coalition “Soutenir l’Egypte”, une alliance de plus de 400 députés fidèles à Sisi.

Les organisations de défense des droits de l’Homme accusent régulièrement le président égyptien de faire reculer les libertés obtenues en 2011 après le soulèvement qui a conduit au renversement de l’ex-dictateur Hosni Moubarak.

Le député d’opposition Mohamed Salah Khalifa, chef de file du parti islamiste Nour, qui détient seulement 12 sièges, après avoir contrôlé environ un quart des sièges lors de la précédente législature, a déclaré que cette loi employait des termes ambigüs.

“La loi contre le terrorisme a été imposée dans des circonstances exceptionnelles, lorsque le pays était exposé à un danger. Mais après sa disparition, il devrait y avoir un équilibre entre la protection de l’Etat, de ses institutions et la préservation des droits de l’Homme”, a-t-il affirmé.

Le parlement a également approuvé un décret de 2014 sur la protection des infrastructures publiques essentielles. Celui-ci augmente la compétence des tribunaux militaires, leur permettant de juger des civils accusés d’avoir vandalisé des bâtiments et des routes.

L’Egypte, pays le plus peuplé du monde arabe, est confronté à une insurrection de plus en plus violente dans le nord du Sinaï, où sévissent des islamistes qui ont prêté allégeance à l’Etat islamique.

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