Burundi
Un “dialogue” interburundais débutera ce mardi au Burundi, toujours plongé dans une grave crise émaillée de violences. L’annonce a été faite ce lundi par le président d’une Commission ad hoc mise sur pied par le gouvernement. Mais l’opposition a déjà annoncé qu’elle n’y participerait pas.
“Nous allons donner le coup d’envoi effectif au dialogue interburundais dans notre pays à partir de mardi”, a annoncé Mgr Justin Nzoyisaba, président de la Commission nationale du dialogue interburundais (CNDI), créée en septembre . Un premier débat, réunissant quelque 400 délégués des confessions religieuses, des partis politiques, de la société civile, des jeunes, des femmes, de l’armée et de la police, se tiendra à Kirundo (nord-est), a-t-il indiqué, et d’autres débats suivront dans d’autres localités, dont Bujumbura, les jours suivants.
L’annonce fin avril de la candidature du président Nkurunziza à un 3ème mandat a plongé le Burundi dans une crise marquée par des manifestations sévèrement réprimées et une tentative de coup d’Etat militaire. Les adversaires du 3ème mandat estiment que celui-ci viole la Constitution et l’Accord d’Arusha qui a permis la fin de la guerre civile au Burundi (1993-2006).
“Les gens vont discuter et étudier (…) la question, pourquoi à chaque fois, les élections sont suivies de violences au Burundi?” et à l’issue de ce “dialogue”, la CNDI fera des recommnandations “sur ce qui doit être fait pour consolider la démocratie au Burundi”, a-t- expliqué .
La Commission ira aussi à la rencontre de la diaspora, a-t-il assuré, alors que l’essentiel des opposants au 3e mandat sont désormais en exil. Ce qui reste de l’opposition intérieure a annoncé son refus de prendre part à ce dialogue, dénonçant “une mascarade”.
Des pourparlers entamés mi-juillet 2015 à Bujumbura sous l‘égide du président ougandais Yoweri Museveni entre camp présidentiel et opposants au 3ème mandat avaient été brutalement interrompus à deux jours de la présidentielle controversée du 21 juillet, lors de laquelle M. Nkurunziza a été réélu . Les parties ont difficilement renoué le contact début janvier en Ouganda, mais faute d’accord sur leurs modalités, les discussions n’ont pas repris. Bujumbura s’oppose toujours à la participation de la principale coalition d’opposition en exil, le Cnared! .
Le lancement mardi de ce dialogue interburundais coïncide avec l’arrivée prochaine à Bujumbura d’une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU et alors que le Sommet de l’Union africaine doit se prononcer fin janvier sur l’envoi d’une Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu) à laquelle s’oppose fermement Bujumbura . La communauté internationale craint des violences à grande échelle, dans un pays à l’histoire post-coloniale marquée par des massacres entre majorité hutu et minorité tutsi.
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