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Mandat d'arrêt international du Burkina contre Soro

Burkina Faso

La justice burkinabé a émis un mandat d’arrêt international contre Guillaume Soro, dans le cadre de l’enquête sur le putsch manqué du 17 septembre 2015.

L’affaire des enregistrements téléphoniques diffusés le 12 novembre 2015 au Burkina Faso a pris une tournure judiciaire pour le président de l’Assemblée nationale ivoirienne. Mis en cause dans les éléments sonores, Guillaume Soro est sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par la justice burkinabé, a-t-on appris vendredi de notre correspondant au Burkina. Il est soupçonné d’avoir soutenu le coup d’Etat manqué du 27 septembre 2015 et perpétré par le Général Gilbert Diendéré et des soldats de l’ex-régiment de la sécurité présidentielle (RSP). Dans la conversation, les deux interlocuteurs – présentés comme étant Guillaume Soro et Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré – affichaient leur soutien aux putschistes. L’homme qui est présenté comme Guillaume Soro avait proposé un soutien financier et plaidé pour l‘élimination de Chériff Sy et Salif Diallo, alors respectivement président du Conseil national de transition et ex-ministre de Compaoré passé dans l’opposition.

L’affaire avait alors fait grand bruit à Ouagadougou. En dépit des affirmations de l’ancien Premier ministre de la transition, Isaac Yacouba Zida qui a confirmé l’authenticité de la bande sonore, Guillaume Soro et Djibril Bassolé ont toujours nié avoir été les auteurs de la conversation. Dans un tweet publié le jour de la diffusion de l’enregistrement, le chef du Parlement ivoirien avait qualifié ces accusations de « grossières ». « Je savais que ça allait être dur ! Mais je ne savais pas qu’on irait si loin ! Grossier ! » avait-il écrit. De son côté, Bassolé a réagi par son avocat Me Alexandre Varaut qui a déclaré que « l’enregistrement rendu public par des canaux inattendus est formellement contesté par M. Bassolé. C’est une hypothèse totalement ridicule d’imaginer qu’il ait pu avoir une conversation de cette nature avec M. Soro ».

Un second mandat après celui contre Blaise Compaoré

Le 23 décembre 2015, le directeur de la justice militaire en charge de l’enquête sur le putsch avorté avait révélé que des écoutes téléphoniques avaient été versées au dossier du putsch. Sita Sangaré n’avait toutefois pas précisé le contenu et le nom des interlocuteurs, mais avait signifié que tous ceux qui sont concernés seront appelés pour être entendus. Djibril Bassolé est incarcéré depuis le 29 septembre pour ses liens supposés avec les auteurs du putsch alors qu’il envisageait se présenter à la présidentielle du 11 octobre dernier. Il est accusé de haute trahison, d’atteinte à la sûreté de l’Etat et de neuf autres chefs d’inculpation.

Un autre mandat d’arrêt international vise depuis mi-décembre l’ancien président Blaise Compaoré dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de l’ex-président Thomas Sankara. Compaoré a été contraint de quitter le pouvoir le 31 octobre 2014, emporté par un soulèvement populaire après 27 ans de règne. Il est exilé depuis en Côte d’Ivoire. Il reste maintenant à savoir si les autorités ivoiriennes qui n’ont toujours pas remis Blaise Compaoré à la justice burkinabé feront le contraire pour Guillaume Soro.

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