Niger - Présidentielle : la candidature de Hama Amadou validée par la Cour constitutionnelle

La Cour constitutionnelle du Niger a validé 15 dossiers de candidature à l‘élection présidentielle de février prochain. On y compte celle de Hama Hamadou, principal opposant du président Issoufou, emprisonné depuis deux mois à son retour d’exil en France.

La Cour constitutionnelle en validant la candidature de l’ancien président de l’Assemblée nationale, poursuivi et emprisonné dans l’affaire dite de “ trafic de bébés” met visiblement la pression sur le gouvernement du Niger pour libérer Hama Amadou. Consideré comme un des trois principaux concurrents du président Issoufou dans la bataille du 21 février pour la magistrature suprême, son incarcération devient une épine dans le pied du gouvernement.

Arrêté en novembre après un an d’exil en France pour “trafic de bébés” venant du Nigeria voisin, Hama Amadou
a toujours clamé son innocence. Les charges retenues contre lui sont “politiques et visent à l‘écarter de la course à l‘élection présidentielle”, clame-t-il.

La validation de sa candidature par la Cour constitutionnelle constitue un motif de satisfaction pour Malam Mahamane Sani, porte-parole du parti de Hama Amadou : “ Nous accueillons favorablement cette décision. Elle prouve que notre pays fait des progrès dans le respect de l’Etat de droit et consolide ainsi notre démocratie”. Il espère que les autorités judiciaires vont diligenter l’examen de l’appel de Hama Amadou pour qu’il bénéficie d’une libération provisoire au cours de ce mois.

Sur les 15 candidats retenus, le président Issoufou qui est candidat à sa propre succession est le grand favori. Il faut compter aussi sur Seyni Oumarou, le candidat du MNSD Nassara, principal parti de l’opposition ; Mahamane Ousmane du CDS Rahama ou encore Amadou Boubacar Cissé de l’UDR –Tabbat.

Le premier tour de la présidentielle – jumelée aux législatives – aura lieu le 21 février et le second tour le 20 mars.

Comme ses voisins, le Nigeria et le Burkina Faso qui ont tenu des scrutins apaisés, le Niger se trouve à la croisée des chemins d’un futur dont les Nigériens et leur classe politique sont les seuls maîtres.

Il y a quelques jours, l’OIF a rendu le rapport d’audit sur la révision du fichier électoral tel que l’exigeait l’opposition. L’OIF déclarait à cette occasion que “ le fichier électoral du Niger était fiable pour la tenue d’un scrutin transparent et crédible.” Toute la classe politique et la société civile nigérienne se sont félicitées du travail fourni par l’organisme francophone.