Qui sont les 3100 prisonniers graciés par le président ivoirien ?

La grâce présidentielle accordée à 3100 prisonniers ivoiriens par le président dans son discours de fin d’année a ouvert la voie à la controverse.

“ Détenus de la crise postélectorale “ ou “ prisonniers de droit commun “, c’est à ce niveau que se pose la confusion et la presse de l’opposition est largement revenue sur cet aspect. Les autorités ivoiriennes ont de fait jugé nécessaire de faire une mise au point sur la grâce annoncée par Alassane Ouattara le 31 décembre dernier.

Selon Gnenema Coulibaly, ministre de la Justice, la grâce concerne des prisonniers de droit commun : “ On ne parle de grâce que quand il y a condamnation. Par principe, la plupart des dossiers issus de la crise postélectorale n’ont pas fait l’objet de jugement et il ne peut s’agir de ces personnes-là “.

Mais parmi ces 234 détenus en attente de jugement, une centaine a été libérée provisoirement, ce qui n’est pas une grâce. “ C’est cet aspect que l’on peut regarder comme un effort en faveur de la cohésion sociale dans le message du Chef de l’Etat, mais la Côte d’Ivoire a toujours dit zéro impunité “ a indiqué M. Coulibaly.

Du côté de l’opposition, on reproche au Chef de l’Etat d’avoir usé de son droit de grâce pour ne gracier que des prisonniers de droit commun. Pour eux, il ne s’agit que d’une “ justice des vainqueurs “ qui ne s’intéresse qu’aux auteurs d’exactions du camp de l’ancien président Laurent Gbagbo.

Sur 12.000 détenus pour 7000 places, la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan ( Maca) était en surpopulation. Avec la mise en application de cette grâce, c’est un quart de la population carcérale qui devrait renouer avec la liberté.