Bienvenue sur Africanews

Merci de choisir votre version

Regarder en direct

Infos

news

Putsch manqué au Burundi : les auteurs plaident coupables

Putsch manqué au Burundi : les auteurs plaident coupables

Burundi

Le général Cyrille Ndayirukiye, n°2 du coup d’Etat manqué en mai dernier au Burundi, et d’autres officiers mis en cause se sont défendu d’avoir voulu faire respecter l’accord d’Arusha.

Le général Cyrille Ndayirukiye est jugé avec 27 autres policiers et militaires impliqués dans la tentative de coup de d’Etat militaire des 13 et 14 mai dernier au Burundi. Des faits reconnus par le numéro 2 des putschistes qui a plaidé coupable devant la Cour suprême burundaise, ont indiqué mardi des sources judiciaires et des témoins. « Je ne pouvais pas rester les bras croisés alors que la police était en train de tuer la population, pendant que le président Pierre Nkurunziza jouait au football et que les soldats (…) semblaient indifférents », a déclaré le Général Ndayirukiye, selon des sources judiciaires et des témoins cités par l’AFP.

Outre le général Cyrille Ndayirukiye qui a été entendu, lundi, pour la première fois sur le fond, deux autres généraux et deux commissaires de police ont aussi plaidé coupable. Tous ont adopté la même ligne de défense. La tentative de coup d’Etat est intervenue le 13 mai 2015 alors que le pays traversait une grave crise politique. Des centaines de Burundais étaient, en effet, descendus dans les rues pour protester contre la candidature à un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. Des manifestations brutalement réprimées et qui avaient conduit le général Godefroid Nyombare, ancien patron des services de renseignement, à annoncer la destitution du chef de l’Etat, en déplacement à l‘étranger.

Mais, le coup d’Etat s‘était soldé le lendemain par un échec et la reddition d’au moins trois meneurs, dont le général Ndayirukiye, ancien ministre de la Défense et la fuite du général Nyombare, chef des mutins. « Notre objectif était de faire respecter l’accord de paix d’Arusha (ayant permis la fin de la guerre civile qui a ravagé le pays de 1993 à 2006) et la Constitution du Burundi, violés par Nkurunziza et qui lui interdisaient de se représenter », a poursuivi le général Ndayirukiye. Selon un témoin, l’accusé a rejeté l’avocat commis d’office pour se défendre seul, après la récusation de sa défense par la Cour.

Des proches du pouvoir complices ?

Le général refuse cependant de « porter seul le chapeau avec ses co-détenus ». Il demande « une confrontation avec le ministre de la Défense de l‘époque, le général Pontien Gaciyubwenge (limogé depuis), et le chef d’Etat-major de l’armée, le général Prime Niyongabo (toujours en poste), avec qui nous avons planifié cette tentative et qui me donnaient les ordres ». Une requête rejetée par le président de la Cour, Albert Nduwimana. Ce dernier explique qu’aucun élément dans le dossier ne permettait de les convoquer.

Le procès des 28 accusés s’est ouvert le 14 décembre à Gitega (une centaine de km à l’est de Bujumbura), où ils sont détenus. L’audience devrait reprendre mercredi avec le réquisitoire, selon une source judiciaire. Les accusés encourent la perpétuité.

Le Burundi est toujours en proie à de sanglantes violences politiques depuis l‘échec du coup d’Etat et la réélection contestée du président Pierre Nkurunziza. En décembre, d’ex-putschistes dirigés par l’ex-lieutenant-colonel Edouard Nshimirimana, un ancien haut gradé de l’armée burundaise, ont annoncé la mise sur pied d’une rébellion pour chasser du pouvoir M. Nkurunziza du pouvoir.

Voir plus