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Le ralentissement de la croissance chinoise inquiète sur le continent

Le ralentissement de la croissance chinoise inquiète sur le continent

Les principaux indicateurs de performance de la première économie mondiale ont été en net recul au troisième trimestre 2015 pour la première fois depuis six ans. Les pays africains retiennent leur souffle.

L’année 2016 a commencé de fort mauvaise manière pour les places financières chinoises. Elles ont toutes baissé leurs stores après la publication d’indicateurs décevants lundi. Conséquences, toute la planète financière a plongé, en commençant par le Dow Jones qui a encaissé un recul de 450 points. Une première depuis 84 ans ! Si le repli de l‘économie chinoise se confirme tout au long de l’année 2016 qui commence, les conséquences devraient être encore plus lourdes pour les pays africains. Pékin est en effet le premier partenaire commercial du continent avec une enveloppe globale de 200 milliards de dollars devant l’Europe et les Etats-Unis. Inutile de dire dès lors que si la Chine vacille, elle risque d’entraîner l’Afrique dans sa chute. En d’autres termes explique Robert Rotberg de l’université d’Harvard, les programmes entamés dans le secteur des infrastructures telles que les routes, les ponts, les barrages et les aéroports vont obligatoirement être handicapés. Le ralentissement de la croissance chinoise “est une mauvaise nouvelle”, souligne-t-il.

La formule des experts du FMI pour expliquer dans le détail ce point de vue est désormais du domaine public. Elle a le mérite de résumer au mieux la situation avec une image simple : “si la Chine éternue, l’Afrique peut attraper un rhume”. Seulement l’affaire n’est plus seulement une prédiction, il s’agit d’un fait.

L’Afrique du Sud, qui reste l‘économie la plus structurée du continent et le premier partenaire de la Chine (avec 65 milliards de dollars d‘échanges), accuse déjà le coup des mauvaises performances de l‘économie chinoise. La valeur de sa monnaie nationale, le Rand, ne cesse de décroître au fur et à mesure que le carnet de commandes s’allège du fait de la crise. Pendant la décennie écoulée, les Chinois ont acheté les principales matières premières produites en Afrique du Sud à tour de bras : cuivre, minerai de fer, pétrole brut. Conséquences, Pretoria ne compte pas faire mieux que 1,4 % de croissance en 2016. Pas vraiment une performance pour les agences de notation qui émettent d’ores et déjà des doutes sur la capacité du gouvernement à entreprendre les réformes nécessaires pour relancer le pays sur le chemin de la croissance.

Croissance en berne en perspective

Avec 20 % des échanges que la Chine entretient avec le continent, la situation de l’Afrique du Sud est un cas quelque peu extrême. Mais même dans les autres pays avec lesquels les relations commerciales sont moins intenses, pas sûr qu’une Chine qui ne fait plus que 6,9 % de croissance soit à mesure de relever les défis qu’elle s’est fixée. Concrètement, cela représente de nouveaux efforts que doivent fournir des pays comme l’Angola ou le Nigeria afin d‘écouler les stocks de pétrole brut que les acheteurs chinois s’empressaient d’acquérir pendant les deux dernières décennies. Les pays comme la Tanzanie ou le Kenya devraient aussi voir moins de touristes chinois. En Afrique du Sud, le taux de fréquentation a chuté de 32 % en un an !

Les exemples de cette cascade de mauvaises nouvelles pourraient se multiplier selon l‘économiste anglais Oliver White. Selon lui, la croissance moyenne sur le continent devrait perdre deux points du fait de la conjoncture actuelle en Chine pour se situer autour des 3,3 %. Une perspective confirmée par le FMI qui indique qu’un point de croissance en moins pour la Chine représente une perte de 0,6 % pour les économies du continent.