Burundi : Bujumbura toujours dans la violence

Les violences se poursuivent au Burundi malgré les différents appels au calme de la communauté internationale.

Deux blessés dans la capitale burundaise suite à l’explosion de deux obus de mortier ce lundi. Information confirmée par un haut gradé de la police ayant requis l’anonymat. Des obus tombés dans un rayon d’une centaine de mètres de la mairie de Bujumbura ont provoqué un moment de panique dans la capitale, selon plusieurs témoins. Des nombreux policiers ont été déployés “ à la recherche des criminels armés responsables de cet attentat et qui tiraient depuis le quartier voisin de Jabe “, selon un responsable municipal.

Aucun bilan officiel n’a pour l’instant été donné par les autorités. Mais les informations recueillies auprès d’un témoin font état de “trois policiers touchés”, sans toutefois préciser s’ils ont été tués ou blessés.

Deux jours plutôt, un musicien, Pascal Trésor Nshimirimana trouvait la mort au cours d’affrontements avec la police. Ce dernier est mort accidentellement alors qu’il tentait de désarmer un agent, selon la police. Le musicien prenait part à une manifestation contre le troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, selon l’ONG SOS Media Burundi.

Un week-end au cours duquel le corps de William Nimubona, leader de la jeunesse du FNL a été retrouvé à Kavumu, un quartier de Bujumbura (une information toujours non confirmée). Ce dernier était le président de la Ligue des jeunes du parti FNL (pro Rwasa), parti national dirigé par Agathon Rwasa, politicien de l’opposition de premier plan. Aujourd’hui, président adjoint du Parlement burundais.

Le Burundi est plongé dans une grave crise politique depuis l’annonce mi-avril de la candidature à un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, actuellement réélu. Une candidature jugée contraire à la constitution par l’opposition et à l’accord d’Arusha ayant mis fin à la guerre civile (1993-2006).

Les autorités burundaises ont déjoué un coup d’Etat militaire à la mi-mai et maté un mois plus tard, six semaines de manifestations concentrées à Bujumbura. Mais les violences désormais armées se sont intensifiées depuis la réélection controversée du président Nkurunziza, à la mi-juillet.
Mi-décembre, trois camps militaires de Bujumbura avaient été attaqués, déclenchant les affrontements les plus intenses depuis la tentative de coup d’Etat manqué du mois de mai. Les violences au Burundi ont déjà fait plusieurs centaines de morts et poussé plus de 200.000 personnes à quitter le pays selon l’ONU.