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Kenya : Magoso, bien plus qu'un établissement scolaire

Kenya : Magoso, bien plus qu'un établissement scolaire

Kenya

C’est devenu une tradition pour l‘école Magoso située à Kibéra, le plus grand bidonville d’Afrique de l’est, aux portes de Nairobi la capitale du Kenya. Chaque année, la directrice de l‘établissement organise un défilé de mode pour payer la scolarité des enfants.

Les enfants paradent dans la cour de l‘école. Galvanisés par un maitre de cérémonie, ils affrontent le regard de l’assistance avec une aisance de pro. Mais on est loin des mannequins qui brillent sur les plus grands podiums mondiaux ; ici il ne s’agit que de jeunes écoliers qui défilent devant leurs camarades et des parents d‘élèves.

Nous sommes à l‘école Magoso à Kibéra. Comme chaque année, les enfants se prêtent au jeu de leur directrice qui organise cette cérémonie devenue une tradition – un défilé pour aider les enfants de l‘établissement à payer leur scolarité – dans cette localité où règne une grande pauvreté. « Mon école aide tous les enfants dans le besoin ; il ya des orphelins, des enfants avec des parents célibataires. Et vous savez, la vie à Kibera est la même pour tout le monde, donc je m’occupe de tout le monde», explique Lilian Wagala, fondatrice et directrice de l‘école Magoso.

En plus d’aider les élèves à amasser des fonds pour le paiement de leur scolarité, la directrice leur ouvre d’autres perspectives d’avenir notamment dans certains corps de métier comme la mode. Car l’une des particularités de cet événement est que les enfants ne sont pas seulement des mannequins, ils sont également créateurs de mode. Ils participent en effet à la création des vêtements et accessoires qu’ils exposent au défilé. « Il y a certaines personnes qui ne savent pas qu’elles ont un talent, et peut-être que quelqu’un est passionné par la mode, et en faisant cela, il saura qu’il peut le faire. Et après, tous les vêtements qui ont été portés seront vendus. Les personnes présentes aujourd’hui vont les acheter. Et d’autres seront donnés aux enfants qui ont défilé. Cet argent va nous aider, nous l’école », explique Violette Akoth, ancienne élève de l‘école aujourd’hui étudiante.

Sortir les enfants de la misère du bidonville

L’idée de la directrice de l‘école enchante parents et élèves. Tous se retrouvent dans ce projet qui offre des formations au-delà de la mode. L‘école est devenue en fait une véritable industrie à multiples dimensions. De la musique à la coiffure, c’est selon les capacités et les goûts des enfants. « Nous proposons aussi des cours de musique, nous avons des enfants très talentueux, et nous faisons plein d’autres choses en plus de la musique. Dans mon groupe de filles, je propose des cours de pédicure, de coiffure, j’apprends aux enfants à cuisiner. Et parmi les enfants certains ne sont pas bons en classe, mais pour cuisiner, tresser les cheveux ou encore faire les ongles ils sont les meilleurs. Donc tous les enfants ne devraient pas aller à l‘école, mais au moins avoir un savoir-faire. Si vous savez faire quelque chose, ça va beaucoup mieux après.», pense Lilian Wagala. Cette femme espère ainsi donner la chance à des milliers d’enfants d’avoir un avenir doré. Et surtout de sortir de la misère du bidonville.

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