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Tunisie: Sidi Bouzid, le berceau de la révolution réclame le changement

Tunisie: Sidi Bouzid, le berceau de la révolution réclame le changement

Tunisie

Sidi Bouzid est le point de départ des manifestations qui ont chassé du pouvoir le président Ben Ali. Cinq ans après, la révolution tarde à porter ses fruits dans cette ville. Ses habitants attendent des changements.

A Sidi Bouzid, un portrait ne laisse personne indifférent. Celui de Mohamed Bouazizi, un jeune vendeur ambulant qui s‘était immolé le 17 décembre 2010, excédé par les brimades policières dont il était l’objet. Sa mort provoqua des manifestations sur l’ensemble du territoire. C‘était le début du printemps arabe.

Le président Ben Ali fut contraint de prendre le chemin de l’exil. Pour de nombreux tunisiens, c‘était le début d’une nouvelle ère. Celle d’une vie meilleure, à fortiori pour ceux de la ville martyr: Sidi Bouzid.

Cinq ans après, ils n’ont pas encore goûté aux délices de la révolution “Cinq ans sont passés et nos revendications n’ont pas été réalisées. Durant la révolution, nous avons revendiqué des emplois. Rien n’a changé”, déclare Ramzi Hamzaoui, coordinateur général des chômeurs de Sidi Bouzid.

On est loin de l’euphorie révolutionnaire. L’espoir semble être supplanté par la désillusion. Et pour cause, les fruits ne tiennent pas les promesses des fleurs. Dans cette cité de 50.000 habitants, le taux de chômage avoisinerait les 30%. Aymen Rameri, habitant de la ville “demande au président de la République d’honorer ses engagements”.

Les jeunes doivent être patients

Si les pouvoirs publics reconnaissent la légitimité des revendications des populations, ils estiment le climat social des premières années post -révolution délétère. “Les trois premières années après la révolution, il y avait beaucoup de grèves et de contestations. On ne pouvait pas travailler”., affirme Mourad Mahjoubi, gouverneur de Sidi Bouzid.

Et le gouverneur se veut par ailleurs très rassurant: “On a mis en place une stratégie de développement et on va travailler”, dit-il. Avant d’appeler les jeunes “à être patients”.

Le rôle joué par Sidi Bouzid dans le changement politique intervenu en Tunisie semble être reconnu par le gouvernement. Dans cette optique d’ailleurs, “un musée sera construit dans cette région. Un lieu de mémoire et surtout un lieu de fidélité aux martyrs qui se sont sacrifiés pour tracer cette rupture abyssale avec le despotisme politique”, affirme Latifa Lakhdar, ministre tunisienne de la Culture.

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